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Autonomisation des femmes :15 milliards de F CFA pour renforcer les microcrédits

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Par   LANATION, le 18 janv. 2015 à 21h15

Le président de la République a annoncé, samedi 17 janvier dernier au stade de l’amitié de Cotonou, la mise en place des ressources additionnelles de 15 milliards de francs CFA pour appuyer le programme de microcrédit aux plus pauvres.

Une véritable bouffée d’oxygène pour les microcrédits ! «J’ai décidé de mettre en place 15 milliards de francs CFA pour vous soutenir». Le président de la République a annoncé, samedi dernier, la bonne nouvelle aux femmes bénéficiaires de microcrédit, lors d’une cérémonie de présentation de vœux. L’initiative du gouvernement d’apporter des ressources supplémentaires vient répondre à la doléance de Jean Panti, directeur général du Fonds national de micro-finance (FNM) qui indique que près de 378 000 nouvelles demandes de financement n’ont pas pu être satisfaites durant l’année écoulée. «Du 1er janvier au 31 décembre, les demandes exprimées se chiffrent à 26 milliards 654 millions FCFA, pendant que les ressources mises à la disposition s’élèvent à 10 milliards. Du coup, près 378 000 dossiers constitués ne sont pas satisfaits. C’est cela qui entraîne parfois des plaintes», précise-t-il, sollicitant l’Exécutif à mettre en place de nouvelles ressources pour impacter environ 200 000 dossiers.
Pour le président de la République, les 15 milliards de francs CFA devraient permettre de couvrir l’ensemble des demandes, grâce au système de revolving. Afin de donner la chance à toutes les femmes en quête de microcrédit, Boni Yayi a invité les bénéficiaires à rembourser les crédits dans les délais. «La question du partage, de la création de richesse, d’une croissance de qualité et inclusive me hante. J’accorde du prix à ce programme car c’est un programme qui nourrit la démocratie et tue la misère. Je vous invite à bien le gérer, à travailler pour assurer sa pérennité», insiste-t-il. Pour l’instant, le chef de l’Etat décerne un satisfecit à la gouvernance de l’activité et la solvabilité des bénéficiaires, d’autant qu’en huit années d’exercice, le taux cumulé d’impayés au niveau du programme de microcrédit aux plus pauvres est de 20%.
Pour Marie-Laurence Sranon, ministre en charge de la Microfinance, les innovations introduites l’année dernière ont permis au programme de franchir un cap dans le minimisation des risques et l’autonomisation des femmes. Ces innovations concernent notamment l’augmentation du montant initial de 30 000 à 50 000 F CFA, de 50 000 à 100 000 F CFA pour les renouvellements ainsi que l’introduction de la micro-assurance vie. «Le microcrédit s’est imposé comme une action de haute portée sociale. La version améliorée de ce programme a donné un espoir à de milliers de bénéficiaires. En introduisant la micro-assurance, le programme a été sauvé des impayés», soutient-elle. Mieux, le programme a également renforcé les capacités des femmes en matière de gestion de portefeuille et mis en place des cours d’alphabétisation, grâce au soutien financier de la Banque islamique de développement (BID).
D’autres mesures seront introduites cette année, indique le chef de l’Etat. «Notre programme doit faire peau neuve. Nous avons décidé de travailler au renforcement des capacités des Services financiers décentralisés (SFD), de les appuyer sur les plans comptable, financier et technique. Nous voulons mettre à leur disposition des ressources longues remboursables sur trois ans», affirme-t-il. Boni Yayi annonce aussi la modernisation des réseaux de femmes bénéficiaires et la migration vers l’autonomisation totale. «Grâce à ce programme, le Bénin enregistre le taux de pauvreté le plus bas dans l’espace UEMOA. Nous devons faire des efforts pour moderniser votre outil de travail», précise-t-il, estimant le coût total de ressources distribuées à environ 78 milliards de francs CFA, depuis la mise en place du programme en 2007.