La Nation Bénin...
Les
spécialistes de l’Orl se sont donné rendez-vous à Cotonou pour débattre des
enjeux liés à leur métier notamment à l’ère des nouvelles technologies. Environ
350 participants provenant d’une dizaine de pays s’inscrivent dans la dynamique
d’un partage d’expériences et de connaissances pour une meilleure prise en
charge des patients.
Défis
de la pratique ORL en Afrique à l’ère des nouvelles technologies informatiques.
Tel est le thème du congrès conjoint de la Société béninoise d’Orl et de
chirurgie cervico-faciale (Sobenorl) et de la Société d'Orl d'Afrique
francophone (Sorlaf), du 9 au 11 avril à Cotonou. Au total, environ 350
participants provenant d’une dizaine de pays dont le Togo, le Niger, le Burkina
Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Gabon, la République du
Congo, la République démocratique du Congo et bien sûr le Bénin, prennent part
à ces assises. “Nous avons constaté qu'en Afrique au sud du Sahara, pour nous
qui sommes un pays francophone, sur le plan de la spécialité, nous avons encore
des retards à rattraper et notre spécialité a connu une avancée significative
au cours de ces dernières années”, a déclaré le professeur Marius Claude
Flatin. A l’en croire, il y a eu beaucoup de progrès, surtout en ce qui
concerne l'endoscopie, la chirurgie endoscopique, la microchirurgie, la
chirurgie robotique. Les assises de Cotonou permettront aux praticiens de faire
le point afin de définir les moyens pour relever les défis technologiques de
leur temps. Selon le professeur Marius
Claude Flatin, au Bénin, en termes de nouvelles technologies, il se pratique
déjà la chirurgie endoscopique notamment dans trois centres à savoir, le
service Orl du Centre national hospitalier universitaire de Cotonou, le service
Orl du Centre hospitalier universitaire départemental de Parakou et dans une
clinique privée de Cotonou. “La chirurgie, la microchirurgie de l'oreille
commence par se développer, mais nous sommes encore au début et il y a des
progrès à faire. Quand je considère l'implantation cochléaire qui est en fait
un procédé qui permet de mettre une oreille interne électronique chez quelqu'un
qui n'entend rien du tout, c'est quelque chose que nous ne faisons pas vraiment
sur place, mais il y a parfois des missions chirurgicales qui viennent nous
aider”, a déclaré le professeur Marius Claude Flatin. La chirurgie robotique
reste un défi majeur pour les pays en Afrique au sud du Sahara.
“Nous
espérons qu'avec ce congrès on puisse mettre en place des partenariats, qu'on
puisse mettre en place des stratégies pour donner la possibilité d'avoir des
laboratoires de simulation pour permettre aux plus jeunes d'apprendre ces
nouvelles technologies en laboratoire, c'est-à-dire créer les conditions un peu
comme si c'étaient des conditions réelles, leur permettre d'apprendre l'art et
également nouer des partenariats avec des Occidentaux qui sont déjà très
avancés pour qu'ils puissent nous donner un coup de main”, ajoute-t-il.
Selon le Pr Ouoba Kampadilemba du Burkina Faso, les assises de Cotonou sont essentielles pour le partage d’expériences entre les praticiens. Pour lui, la surdité n’est pas une fatalité. On peut agir sur les facteurs qui en sont la cause. Et quand elle survient, il est possible de proposer des traitements qui peuvent permettre aux personnes touchées de retrouver l'audition soit par l’appareillage ou par la chirurgie. “Les défis dans nos régions il y a quelques années, c'étaient les ressources humaines. À l'heure actuelle, avec les formations spécialisées qui ont été initiées dans nos universités, nous avons des ressources humaines suffisantes en matière de spécialisation à travers l'univers. Le deuxième défi, c'est le plateau technique. A ce niveau, beaucoup d’efforts sont faits actuellement par nos gouvernants pour améliorer les plateaux techniques dans nos régions. Le troisième défi, c'est l'expertise. C’est dans le cadre de cette expertise-là, que nous organisons ces sessions de formation continue médicale par des congrès”, a expliqué le Pr Ouoba Kampadilemba.