La Nation Bénin...
Entre 2016 et 2025, le Bénin a connu une évolution
majeure dans la fourniture en eau potable, marquée par une progression
remarquable de la couverture nationale, en particulier en milieu rural. Portée
par des réformes ambitieuses, une volonté politique affirmée et des
investissements massifs, cette décennie a vu le taux d’accès à l’eau potable
passer de moins de 50 % à près de 80 %, changeant profondément le quotidien de
millions de Béninois. Un tournant historique dans un secteur longtemps en
difficulté, qui positionne désormais le pays parmi les bons élèves de la
sous-région en matière d’accès à l’eau.
En neuf ans de gouvernance dans le domaine de l’eau
potable, le taux de desserte en milieu urbain est passé de 50 à 75 % et il est
enregistré dans la même période 114 000 nouveaux abonnés. De la même manière,
les ouvrages d’eau potable autrefois vétustes connaissent un début de
réhabilitation. « En milieu urbain, nous pouvons dire qu’il y a une maîtrise de
la desserte en eau», se réjouit Paulin Akponna, ministre de l’Energie, de l’Eau
et des Mines.
Pour que le bilan soit aussi reluisant, il aura fallu une
réforme majeure qui a consisté en la scission de la Société nationale des Eaux
du Bénin (Soneb) en deux entités distinctes que sont la Société béninoise des
infrastructures d’eau (Sobie) et une autre unité qui se chargera de la
distribution de l’eau potable aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.
La maintenance des ouvrages constitue également un axe fort des actions du
gouvernement.
Selon le ministre en charge de l’Eau, des programmes
spécifiques sont en cours d’exécution dans certaines villes pour alimenter
leurs populations en eau potable.
En effet, l’exécution de la phase III du Projet de
renforcement des systèmes d'adduction d’eau potable à Calavi et environs va
permettre de mieux desservir non seulement Ahossougbéta mais aussi les
localités urbaines de Ouèdo et Togba dans la même commune. Avec la mise en
œuvre de ce projet, les populations qui pour la plupart s’alimentent en eau
grâce à des forages pourront s’abonner au réseau de la Société nationale des
Eaux du Bénin (Soneb) qui offre plus d’assurance en matière de qualité de l’eau
et du coût de revient.
Déjà, grâce aux réalisations de la phase I de ce projet
dont les infrastructures ont été mises en service en octobre 2020, la capacité
de production d'eau de la Soneb à Abomey-Calavi est renforcée d'une production
supplémentaire de 1 500 m3/h à l'horizon 2027. Elle permet ainsi d’impacter
environ 240 000 personnes supplémentaires dans les localités d'Agori 1, Agori
2, Djadjo, Aïtchédji, Aïdégnon, Aïfa, Atinkanmey, Houèto, Tankpè et Zogbadjè.
Ce qui constitue, à défaut d’être un exploit, un grand pas dans l’alimentation
de la commune en eau potable. Une commune où cette denrée était très rare.
En 2016, la capacité de production d’eau potable à Abomey-Calavi était de 13574 m3/jour alors que les besoins des populations étaient évalués à plus de 17 358 m3/jour soit un déficit de plus de 3 500m3/jour.
Les Collines aussi
Dans le département des Collines, la réalisation de la
station d’Ayédjoko d’une capacité de deux millions de mètres cubes permet de
desservir les villes de Savè, Dassa-Zoumè et Glazoué.
Des travaux se mènent également pour la fourniture et la
pose de 38 100 ml de conduites de refoulement d’eau traitée de Glazoué à
Savalou, la construction d’une bâche de mise en charge intermédiaire de
capacité 200 m3 et d’une station de reprise et la fourniture et la pose de 80
100 ml de conduites de distribution pour le renforcement et l’extension du
réseau de distribution d’eau de Savalou. Les travaux concernent également
l’équipement et le raccordement aux installations de traitement de l’eau, des
forages existants et des nouveaux forages, par la pose des conduites d’une
longueur totale de 44 750 ml, la construction d’un réservoir au sol de capacité
500 m3 pour l’étage bas de Savalou et d’un réservoir sur tour de 10 m et de
capacité 500 m3 et la fourniture et l’installation d’un système de télégestion.
Pour sa part, la ville de Bantè accueille des
infrastructures hydrauliques longtemps attendues. Dans la ville des Pactes de
terre, il est prévu la réhabilitation des deux forages existants et l’équipement
et le raccordement des trois nouveaux forages, la fourniture et pose de 9 000
ml de conduites pour le raccordement et l’adduction d’eau des nouveaux forages,
la fourniture et pose de 29 600 ml de conduites pour le renforcement et
l’extension du réseau de distribution d’eau puis la construction d’un réservoir
au sol (sur collines) de capacité 200 m3 et la fourniture et installation d’un
système de télégestion.
La réalisation des travaux de forages d’exploitation à gros débit destinés à l’alimentation des systèmes d’approvisionnement en eau potable multi-villages, dans les départements du Borgou, de l’Atacora et de la Donga est aussi en cours de mise en œuvre. En fait, les travaux portent en tout sur 177 forages destinés à desservir 47 systèmes d’approvisionnement en eau potable multi-villages dans ces départements. Ils viennent renforcer les projets et programmes en cours pour le développement des infrastructures hydrauliques en vue d’atteindre l’accès universel à l’eau potable au Bénin, particulièrement en milieu rural.
Partout ailleurs
Trente-huit forages d’exploitation et trois piézomètres au profit des systèmes d’alimentation en eau potable. Ce sont les nouvelles infrastructures dont bénéficieront trois communes que sont Banikoara, Bembèrèkè et Lokossa. C’est la décision prise, mercredi 7 juin dernier, par les membres du gouvernement réunis en Conseil des ministres. Ce sont des infrastructures pour la disponibilité de l’eau au profit des populations de ces localités.
Le piézomètre est « un forage non exploité qui permet la
mesure du niveau de l'eau souterraine en un point donné de la nappe » et un
instrument qui mesure la pression des liquides.
En fait, Banikoara et Bembèrèkè présentent une géographie et une géomorphologie qui peuvent rendre l’accès à la source du liquide précieux difficile. C’est une grande action sociale susceptible de redonner confiance aux populations de ces zones. Le gouvernement reste ainsi sur sa lancée dans ce domaine pour que le défi de l’atteinte de l’objectif 6 des Objectifs de développement durable soit relevé.
Milieu rural
Seulement 300 villages étaient impactés en eau potable
pour un total de 42 % de couverture. Pour exemple, la ville de Ouèssè n’a
jamais bénéficié des services de la Soneb. Mais le gouvernement est déterminé à
mettre fin à cette injustice qui perdure depuis les indépendances.
En effet, des réformes profondes sont menées pour que les
populations des zones rurales aient accès à l’eau potable et à petits prix. «
Les réformes menées ont visé à moderniser les équipements qui sont vétustes.
Elles concernent également la professionnalisation du service d’eau en milieu
rural et visent à rétablir l’équité en matière de prix », a indiqué le ministre
Paulin Akponna. Ce faisant, le taux de desserte est passé de 42 à 82 %.
Le gouvernement a aussi fait l’option des Adductions
d’eau multi-villages. Dans ce système, au bout de la chaîne, il y a des
bornes-fontaines qui permettent aux populations d’avoir de l’eau en attendant
leur raccordement. Au total, 294 bornes-fontaines sont réalisées sur une
prévision de 611 avec des impacts sur 500 villages.
Dans la même logique, il y a la construction de 123
postes d’eau de type moderne dans les écoles accueillant les cantines
scolaires.
L’autre action phare du gouvernement, c’est la
facilitation du branchement dont le coût est réduit à 10 000 F Cfa. « Ce que le
président Patrice Talon promet est toujours suivi du concret », conclut le
ministre qui annonce des perspectives heureuses aussi bien dans les zones
rurales que dans les villes.