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Climat des affaires au Bénin: 14 838 nouvelles entreprises immatriculées au 3ᵉ trimestre

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Le troisième trimestre 2025 a vu la création de près de 15 000 entreprises, témoignant d’un élan entrepreneurial fort au Bénin. Toutefois, le défi reste de transformer ce dynamisme en croissance inclusive et durable.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 18 nov. 2025 à 07h53 Durée 3 min.
#climat des affaires

Le nombre d’entreprises immatriculées entre juillet et septembre 2025 s’élève à 14 838 après 14 863 au deuxième trimestre de l’année, soit une légère baisse de 0,2 %, selon les chiffres publiés par l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis).

Le tissu entrepreneurial se caractérise par une forte proportion d’entreprises individuelles (environ 90 %) et une présence notable des femmes et des jeunes parmi les créateurs. Les jeunes âgés de 21 à 45 ans constituent environ 85 % du total des entrepreneurs nouvellement immatriculés, pratiquement la même proportion aux deux précédents trimestres (86 % et 84 %). La part des femmes dirigeantes parmi les nouvelles entreprises s’élève à 38 %, soit une hausse de 3 % par rapport au deuxième trimestre. En, il ressort des chiffres de l’Agence pour la promotion des investissements et des exportations (Apiex) que le nombre de nouvelles entreprises immatriculées et dirigées par les femmes est passé de 5 509 au deuxième trimestre à 5 657 au troisième trimestre.

Plus que de simples données quantitatives, cette structuration traduit une manifestation concrète d’une génération qui veut sortir de l’informel pour bâtir l’économie de demain, ce qui constitue un atout pour l’emploi et l’innovation locale. La multiplication des initiatives s’inscrit dans une stratégie nationale visant à dynamiser l’entrepreneuriat, à encourager les filières locales de transformation et à renforcer les capacités de production nationale. Parmi les secteurs qui séduisent les créateurs, figurent le numérique, les services aux entreprises, la logistique, ainsi que les petites unités industrielles de transformation. Cette orientation confirme que l’économie béninoise se diversifie au-delà des secteurs traditionnels agricoles et commerciaux.

Défis

L’Atlantique concentre environ 31 % des immatriculations, suivi du Littoral (20 %) et de l’Ouémé (16 %), trois départements qui concentrent les pôles économiques majeurs du pays. Cela traduit une urbanisation économique forte autour des grands centres urbains et invite à des politiques localisées de soutien, notamment des infrastructures logistiques et un renforcement des capacités, afin de multiplier les opportunités.

Ce dynamisme entrepreneurial doit être accompagné pour devenir transformateur. Au nombre des défis, il importe d’assurer l’accès au financement pour les jeunes entrepreneurs, d’accompagner la formalisation et la structuration des entreprises, renforcer les compétences en gestion et en innovation, et favoriser l’intégration des nouvelles entreprises dans des chaînes de valeur plus larges. Il est également important d’éviter la surproduction dans des segments peu compétitifs ou saturés, et de veiller à ce que la croissance entrepreneuriale génère des emplois durables et de qualité.

En parallèle, il convient que les politiques publiques s’appuient sur ces dynamiques pour impulser des clusters régionaux, des partenariats public-privé et une stratégie de valorisation locale accrue des ressources nationales. Car, en dépit des efforts, l’indicateur du climat des affaires du Bénin chiffré à 100,7 en août dernier demeure inférieur à la moyenne de la zone Uemoa estimée à 101,3.