Conseil national de l’Education: La relecture de la loi d’orientation de l’éducation enclenchéé

L’atelier de validation de l'avant-projet de la Loi d’orientation de l’éducation (Loe) mobilise tous les acteurs du système éducatif national. Ils sont tous conviés à ce rendez-vous voulu par le Conseil national de l’éducation, conformément aux prérogatives qui lui sont dévolues. Les motifs de l’initiative sont multiples. Il s’agit entre autres de l’absence de certains principes comme la démocratie de l'éducation, l’éducation à la santé sexuelle, l’éducation à la citoyenneté, l’éducation financière, le vivre ensemble, le numérique et la sécurité… dans la version en date de la Loe, celle de 2003. D’autres insuffisances telles que l’absence de la définition de la finalité et des objectifs de l'éducation en République du Bénin, l’inadéquation de l'architecture du système éducatif, la définition actuelle de l'éducation de base qui ne cadre plus avec celle de la loi de 2003, le concept de « apprentissage tout au long de la vie » non affirmé dans la loi, la non prise en compte du principe de socle commun de compétences et de curricula, l’absence de dispositions portant sur l'évaluation périodique des acquis des apprentissages et le suivi-évaluation du système éducatif national… s’ajoutent aux manquements qui ont motivé au niveau du Cne, l’appel des acteurs à tous les niveaux du système éducatif pour amender et proposer de nouvelles dispositions en vue d’une loi plus actuelle qui intègre tous les besoins et attentes du secteur.

Après plus de vingt ans de mise en œuvre, la loi d’orientation avait besoin non seulement d’un toilettage, mais aussi d’une mise à jour.  En procédant à l’ouverture des travaux, le président du Cne, Noël Gbaguidi est revenu sur la nécessité et même l’urgence d’une telle relecture. « Comme son nom l'indique, la loi portant orientation de l'éducation nationale est une loi d'orientation. Cela signifie qu'elle définit les principes fondamentaux dont les domaines d'application sont définis par d'autres textes normatifs», indique-t-il. Depuis 2003, ce texte fondamental du secteur de l'éducation a inspiré la mise en place de plusieurs documents de politique et de stratégie. On peut citer, entre autres, le plan d'action Éducation pour tous, élaboré en 2004 et arrimé au cadre d'Action de Dakar, le plan décennal de développement du secteur de l'éducation, le plan sectoriel de l'éducation Pse 2018-2030, arrimé à l'objectif numéro 4 du développement durable, la stratégie nationale du développement de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, ou encore la politique nationale de la richesse et de l'éducation.

Adhésion de tous

Le besoin de relecture de cette loi se justifie, selon Noël Gbaguidi, par les profondes mutations, aussi bien nationales qu'internationales dans le domaine de l'éducation. C'est pour répondre à ce besoin que le Cne, dans l'exercice de ses fonctions d'orientation et de suivi-évaluation, a mis en place une équipe technique composée de conseillers et de spécialistes de la question. Leurs propositions ont été validées par la plénière de l'institution. Elles ont été ensuite transmises aux ministres en charge de l'Education qui ont apporté leurs contributions. Mais, précise Noël Gbaguidi, « ce travail technique nécessite l'adhésion des principaux acteurs du système éducatif national ». C'est dans cette perspective qu’est organisé cet atelier de deux jours pour « recueillir les contributions de tous les participants en vue de la finalisation d'un avant-projet de loi portant orientation de l'éducation nationale à soumettre à qui de droit et aux fins qui conviennent. Au terme des discussions en plénière et travaux de groupes, il sera recensé les contributions et recommandations en vue de l’amélioration des performances du secteur de l’éducation. Avant lui, Christian Adekou, président du sous-comité de préparation de l’atelier est largement revenu sur les étapes qui ont précédé l’atelier ainsi que les attentes du Cne. A l’entame des travaux, les participants, en présence des ministres en charge des Enseignements primaire et supérieur ont eu droit à une présentation du nouveau projet de loi. Les travaux prennent fin ce jour.