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Crise à la Renaissance du Bénin: Encore un renvoi à huitaine du dossier

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 20 juil. 2017 à 06h00

Saisi dans le cadre d’une procédure enclenchée par Léhady Vinagnon M. Soglo, cette fois-ci au fond à bref délai et à jour fixe, le juge a renvoyé le dossier relatif à la crise à la Renaissance du Bénin à huitaine, en attendant la preuve que le bâtonnier autorise la poursuite d’Abraham Zinzindohoué, avocat au Barreau.

Le tribunal de première instance de première classe de Cotonou a connu une affluence inhabituelle ce mercredi 19 juillet. Mais l’assignation au fond à bref délai et à jour fixe diligentée par le maire de Cotonou, Léhady Vinagnon M. Soglo par les soins de ses avocats au sujet de la crise au sein du parti de la Renaissance du Bénin, n’a pu être. Le juge a renvoyé le dossier au mercredi 26 juillet prochain à 15 h, afin que les demandeurs apportent la preuve que le bâtonnier saisi pour opiner sur l’opportunité de la poursuite du président du nouveau bureau du parti, Me Abraham Zinzindohoué, avocat au Barreau, a donné son avis favorable écrit. C’est par le défaut de cette preuve que le juge a renvoyé l’affaire.
Selon Me Alfred Bocovo, l’un des avocats des demandeurs, le camp Soglo demande au juge d’annuler, non seulement le conclave de l’hôtel Sun City à Abomey, mais aussi le congrès qui a élu le nouveau bureau de la Renaissance du Bénin que préside Me Abraham Zinzindohoué. Il dit avoir expliqué au juge qu’il a formulé la demande d’autorisation auprès du bâtonnier d’intenter une pareille action contre le nouveau président de la Renaissance du Bénin qui est un avocat.
Me Philibert Béhanzin, avocat des réformistes, déplore que les demandeurs n’aient pas produit la preuve écrite de la réponse du bâtonnier. Pour lui, c’est la troisième procédure qu’initient les avocats du camp Léhady Vinagnon M. Soglo qui était hier au tribunal accompagné par quelques militants. En réalité, relève-t-il, il s’agit d’une procédure qui reprend en grande partie les deux premières demandes formulées et qui n’ont pas connu leur épilogue. Me Philibert Béhanzin soutient avoir sollicité un renvoi rejeté par le juge qui a demandé à chacune des parties de faire leurs observations.
C’est alors que les avocats des réformistes ont posé des préalables, lesquels sont liés à la loi et aux usages relatifs au Barreau. Des dispositions qui requièrent que lorsqu’un avocat est cité dans une cause, à défaut de la conciliation du bâtonnier, une autorisation écrite de ce dernier est nécessaire avant que ses collègues n’aient le droit de procéder ainsi.
Richard Soglo, membre du bureau politique national déchu, regrette que les avocats de son camp n’aient pas pu produire la preuve de leur démarche qui se résume à une question de formalisme. « Nos avocats n’ont pas eu la pièce demandée ; ce n’est que le premier renvoi », se console-t-il.
Ce sont des usages auxquels les gens tiennent, insiste Me Brice Houssou, conseil du camp des réformistes, qui explique qu’en l’espèce, même s’il est prouvé que Me Abraham Zinzindohoué a été omis du tableau de l’Ordre en raison de ses fonctions républicaines antérieures, la loi et les usages demeurent toujours ce qu’ils sont.
Pour mémoire, le congrès de Sun City a destitué Léhady Vinagnon M. Soglo de ses fonctions de président de Renaissance du Bénin. Il lui est reproché de ne pas suffisamment tenir compte des directives du parti et de se livrer à une gestion solitaire. Dans la foulée, les réformistes ont tenu un autre congrès au cours duquel ils ont validé sa destitution et entériné son exclusion du parti dont la direction est actuellement confiée à Me Abraham Zinzindohoué.
Léhady Vinagnon M. Soglo soutient qu’il demeure membre et président légitime de la Renaissance du Bénin. C’est à ce titre qu’il a exclu à son tour les réformistes. Une situation qu’il appartient à la justice de clarifier.