Crise au Niger: Le président de l’Assemblée nationale préoccupé
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Le président de l’Assemblée nationale face aux professionnels des médias
La crise au Niger s’est vite invitée, vendredi 25 août dernier, à Porto-Novo, dans les échanges entre des responsables d’organes de presse et le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou. Ce dernier condamne fermement le coup d’Etat intervenu, en juillet dernier, dans ce pays frère du Bénin.
Par
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 28 août 2023
à
06h41
Durée 3 min.
#crise au Niger
Le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, condamne fermement le coup d’Etat au Niger et suit de près les développements récents et les efforts déployés par la Cedeao pour résoudre cette crise dans le respect de l’ordre constitutionnel et des principes démocratiques. La question s’est invitée dans les échanges, vendredi 25 août dernier, à Porto-Novo, entre le président de l’Assemblée nationale et les hommes des médias. La préoccupation a été posée par des journalistes. Lesquels voudraient savoir la position du Parlement béninois par rapport à cette crise nigérienne qui focalise les attentions, surtout avec la menace de la Cedeao d’envoyer des troupes militaires pour réinstaller dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum constitutionnellement élu. Le président de l’Assemblée nationale a préféré laisser son porte-parole, Vitali Boton, chef de la Cellule de communication du Parlement, qu’il venait de présenter officiellement à l’assistance, faire son baptême du feu en répondant. Des explications du porte-parole de l’Assemblée nationale, il ressort que l’institution parlementaire béninoise exerce son rôle de manière indépendante et impartiale. Ainsi, tout en étant majoritairement favorable à l’action du gouvernement, elle reste attachée à ses prérogatives constitutionnelles qui font d’elle une institution de contre-pouvoir. Selon Vitali Boton, le gouvernement n’est pas tenu en la matière de requérir l’accord du Parlement avant d’envoyer les troupes béninoises au Niger. Aucun texte ne l’y oblige. L’article 101 de la Constitution béninoise auquel font souvent allusion les gens évoque en revanche la notion de « Déclaration de guerre ». C’est elle qui nécessite un accord préalable de l’Assemblée nationale. « Dans la situation actuelle au Niger, nous ne sommes pas en présence d’une déclaration de guerre à venir mais plutôt d’une intervention dans le cadre de la Cedeao », a souligné le porte-parole du président de l’Assemblée nationale. C’est la force en attente de la Cedeao dont le mandat procède du Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité adopté en 1999 qui a été prévue d’être activée, précise-t-il. Il s’agit d’un mécanisme auquel le Bénin a souverainement et librement adhéré avec l’accord de l’Assemblée nationale en son temps. Il s’apparente aux opérations de maintien de la paix déployées par les Nations Unies à travers le monde et auxquelles le Bénin a toujours participé sans recourir de manière systématique à l’accord du Parlement. Vitali Boton rappelle que sur la base du même mécanisme, le Bénin a déployé des troupes dans la Minustah en Haïti ; dans la Monusco au Congo démocratique ; dans la Minusma au Mali ; dans l’Onuci en Côte d’Ivoire et ailleurs. Ces différents déploiements de troupes béninoises ont eu lieu par le passé et n’ont pas nécessité d’autorisation préalable de l’institution parlementaire, relève le porte-parole du président Louis Vlavonou. « Il n’a jamais été question d’une autorisation préalable et effectivement, cela ne sera pas nécessaire si nos troupes devraient être déployées au Niger. Ce n’est pas une violation des prérogatives de l’Assemblée nationale », martèle Vitali Boton. Toutefois, informe-t-il, le Parlement de la Cedeao au sein duquel est représentée l’institution parlementaire béninoise à travers cinq de ses représentants s’implique activement dans la résolution de cette crise politico-militaire et institutionnelle dans l’intérêt de la préservation des accords bilatéraux qui lient les différents pays frères. Un comité de 15 de ses membres dont fait partie le député béninois Nassirou Bako Arifari a été mis, à cet effet, sur pied par l’institution communautaire. Les cinq députés béninois qui siègent au Parlement de la Cedeao participent activement aux échanges sous la coordination du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, assure Vitali Boton.