La Nation Bénin...
Alors que la polémique autour du parrainage secoue le principal parti d’opposition, Les Démocrates, certains soupçonnent le pouvoir d’en être à l’origine. Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, a réagi, vendredi 17 octobre dernier, pour balayer ces accusations et renvoyer la responsabilité de la crise à la gestion interne du parti.
La scène politique béninoise reste agitée par les dissensions internes au sein du parti Les Démocrates. La question du parrainage pour la présidentielle d’avril 2026 a révélé de profondes fractures. Dans l’opinion, beaucoup y voient la main du gouvernement qui chercherait à diviser l’opposition. Face à cette perception, Wilfried Léandre Houngbédji a tenu à clarifier la position de l’Exécutif. Selon lui, le gouvernement n’a jamais interféré dans les affaires internes du parti Les Démocrates. Il estime que les difficultés actuelles résultent plutôt d’une mauvaise gestion des contradictions internes du parti. Il invite ses responsables à se remettre en question plutôt qu’à désigner des boucs émissaires. Le porte-parole du gouvernement rejette ainsi toute idée d’un complot orchestré par le pouvoir. Il estime que le gouvernement a « joué sa partition de bout en bout» dans le respect des textes, et que rien, dans la conduite du processus politique, ne permet de l’accuser d’ingérence. Pour illustrer sa pensée, il évoque les expressions populaires selon lesquelles « la femme qui ne sait pas danser accuse ses seins d’être trop proéminents», ou encore «c’est la dent qui s’en allait tomber qui accuse la patate douce d’avoir causé sa chute».
Wilfried Léandre Houngbédji souligne que les réformes politiques, souvent pointées du doigt par l’opposition, ont été menées dans un cadre démocratique, avec la participation active de toutes les forces politiques. Il rappelle que l’opposition avait d’abord rejeté ces réformes avant d’y adhérer et de participer à certaines élections. Pour lui, si aujourd’hui le parti se retrouve en difficulté dans la course à la présidentielle, il doit en chercher les causes dans son fonctionnement interne, et non dans l’action du gouvernement. Le porte-parole du gouvernement insiste sur le fait que les élus de l’opposition ont été protégés contre toute tentative de débauchage ou de manipulation. « La loi l’interdit et nous avons veillé à ce qu’elle soit respectée », a-t-il assuré, estimant que les divisions actuelles de la formation politique relèvent d’une simple question d’organisation.
Wilfried Léandre Houngbédji rappelle également que la mouvance présidentielle connaît, elle aussi, ses divergences, mais qu’elle a su les gérer avec méthode et efficacité. Il évoque l’exemple de la désignation du duo présidentiel au sein de la majorité, où des mécontentements ont existé, mais où les acteurs ont su privilégier l’intérêt collectif. Selon lui, la différence entre les deux camps réside dans la capacité à gérer les contradictions sans éclatement. «Les contradictions existent dans tous les groupes sociaux », a-t-il expliqué, tout en soulignant que la véritable force d’un parti se mesure à la sagesse et à l’efficacité avec lesquelles il règle ses différends. Pour lui, l’opposition gagnerait à revisiter ses méthodes et à analyser les raisons de ses dysfonctionnements plutôt que de chercher des responsables extérieurs.
Dans un style imagé qui lui est propre, Wilfried Léandre Houngbédji a conclu que Les Démocrates regardent « où ils sont tombés » au lieu de chercher « où ils ont trébuché ». Autrement dit, le parti d’opposition ferait fausse route en accusant la mouvance présidentielle de sa crise interne.
Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement