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Drame à Sèmè-Kraké: L’impérieuse nécessité de régler la question du kpayo !

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Le drame du samedi 23 septembre dans la commune de Sèmè Podji, un des bastions de ce business à risque, vient une fois de plus fouetter la conscience collective, surtout celle des autorités, sur le fait qu’il faut agir plus vite pour régler la question du kpayo. 


Par   Josué F. MEHOUENOU, le 25 sept. 2023 à 04h33 Durée 3 min.
#Drame à Sèmè-Kraké
« Le drame qui vient de se produire nous rappelle l’impérieuse nécessité de régler la question du kpayo. Ce commerce dure depuis plusieurs décennies et c’est plusieurs dizaines de milliers de familles qui se nourrissent de ce commerce». Le ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances n’avait pas eu d’autres mots après avoir pris connaissance de la situation sanitaire des blessés et brûlés admis en soins après l’incendie d'un l’entrepôt d’essence de contrebande dans la commune de Sèmè Podji. Samedi 23 septembre, les flammes ont non seulement dicté leur loi, mais elles ont surtout endeuillé de nombreuses familles. « C’est une activité dangereuse. Elle est illicite et les personnes qui le font ne le font pas parce qu’elles veulent s’exposer aux risques liés à la contrebande, ou parce qu’ils aiment inhaler ces produits qui les rendent malades, mais parce qu’elles n’ont pas le choix », explique une fois de plus Romuald Wadagni qui n’a de cesse d’engager des actions pour freiner la propension de ce commerce à risque. Depuis plusieurs mois, le gouvernement a lancé un programme de reconversion de ces acteurs. Programme dont les actions se déploient progressivement et ont permis déjà d’extirper des griffes du « kpayo », plusieurs personnes. La logique du gouvernement n’est pas de les en empêcher, si tant est que cette activité les passionne, mais il faut la règlementer, revoir les conditions d’exercice et surtout réduire sinon éliminer les risques y liés. 
Au total, 54 000 points de vente du kpayo ont été recensés au Bénin et le gouvernement, à travers son programme, entend former les acteurs du commerce de l’essence de contrebande pour les transformer en acteurs économiques d’un métier décent, explique le ministre d’Etat. «Nous sommes convaincus qu’en donnant un métier décent à ces acteurs, ils vont pouvoir changer d’activité », argumente-t-il. Selon ses explications, depuis le début de cette année, plus de sept mille personnes ont été reconvertis au métier du textile à Glo-Djigbé. Mieux encore, conscient des drames qui se produisent dans ce secteur, le gouvernement a lancé un programme de construction de mini-stations «parce qu’on ne pourra pas réussir d’un coup de baguette magique à arrêter ce commerce», pense-t-il aussi. « Ce qui s’est passé aujourd’hui nous montre qu’il y a urgence de changer le mode de commercialisation de ce produit pour permettre à ces acteurs qui restent dans cette activité de le faire dans les conditions de sécurité totale. Nous faisons tous le constat qu’on ne peut plus continuer à vendre en bouteille », a clairement indiqué Romuald Wadagni. Sur la question du kpayo maintenant, il se propose d’aller encore plus vite pour la régler. Dès la semaine prochaine, « nous allons voir les acteurs pour poursuivre les analyses et les réflexions pour trouver la solution, aller à la professionnalisation du secteur des hydrocarbures », a-t-il annoncé dans une déclaration de presse faite à la suite de sa visite aux brûlés de l’incendie en soins?