La Nation Bénin...
La
Commission électorale nationale autonome (Cena) prend les dispositions pour des
élections pacifiques, libres et transparentes. Elle l’a réitéré aux acteurs de
la Plateforme électorale des organisations de la société civile, ce mardi 18
mars à Cotonou.
La
société civile s’en est référée à la Cena pour s’informer des actes
préparatoires et des différentes dispositions prises pour la réussite des
premières élections générales de l’ère du renouveau démocratique, et affirmer
par la même occasion, sa disponibilité à accompagner l’institution. “L’objectif
visé en échangeant avec la Cena est de parvenir à des élections crédibles,
transparentes et surtout paisibles en 2026”, a indiqué Léontine Idohou, membre
de la Plateforme électorale des organisations de la société civile, cheffe de
délégation. La société civile a insisté au cours de ses échanges avec la Cena
sur la qualité des agents électoraux qui se retrouvent au cœur du processus.
“Je mettrais surtout l’accent sur la formation des agents de postes de vote.
J’aurais souhaité que ça se fasse un peu plus tôt. Quand c’est la veille, les
gens donnent leurs noms, et après ils ne sont pas tous présents, et il faut les
remplacer au dernier moment, ces personnes ne retiennent pas grand-chose. Nous
assistons donc à beaucoup de complications, lorsqu’il s’agit de remplir les
documents de la Cena. Je souhaiterais comme en 2023, qu’on leur fasse signer
des engagements”, a-t-elle déclaré. Elle poursuit : “De bonne ou de mauvaise
foi, ceux qui sont affiliés à certains partis déconnent ce jour-là. S’ils sont
de la mouvance et se retrouvent dans l’environnement des opposants, ils font
des choses pour que des bulletins soient annulés par la Cour. Et d’autres
disparaissent au moment où il faut signer la fiche. Alors que la loi dit qu’il
faut donner des copies à tous les partis présents, ils en donnent à certains et
pas à d’autres. C’est pour cela que je souhaiterais qu’il y ait encore cet
engagement, qu’on prenne le temps de leur expliquer que si quelqu’un déconne,
il peut se retrouver devant la justice”. Sacca Lafia, président de la Cena
explique à ses hôtes que l’institution est bien consciente de ces réalités.
Des doléances de part et d’autre
A
l’en croire, c’est l’une des raisons pour lesquelles la formation se déroule en
deux phases, c’est-à-dire en ligne et en présentiel. Lors du recrutement, la
formation en ligne est considérée comme un bonus pour les postulants. Aussi,
fait remarquer Sacca Lafia, les agents électoraux qui ont déconné par le passé
sont placés sur une liste noire et ne pourront plus travailler avec la Cena. Il
rassure également de ce que la prise d’engagements par lesdits agents ayant
produit des résultats positifs, elle sera reconduite. “C’est pour que l’agent
électoral n’ait pas le sentiment qu’il est un militant que le processus de leur
sélection a été ôté au parlement. Aujourd’hui, c’est par l’anonymat total que
la Cena recrute à partir d’un système informatique. Sachez que la Cena fait
tout pour prendre les meilleurs. Le grand nombre fait qu’on n’a pas toujours
l’effectif. Actuellement, nous avons besoin de 100 000 personnes, alors
qu’avant c’était 50 000. Pour certains endroits, il n’y a même pas de
volontaires. On s’en sort avec les enseignants sur place, les infirmiers, ou on
les transporte d’une localité voisine”, a expliqué le président de la Cena aux
acteurs de la société civile. Et pour réussir à mobiliser ce personnel, la Cena
entend s’y prendre au plus tôt. “Nous allons même améliorer le traitement pour
être sûrs d’avoir ce personnel”, a ajouté Sacca Lafia. Boucary Abou Soulé Adam,
directeur général des Elections, n’a pas manqué non plus de rassurer les
acteurs de la société civile sur la qualité des agents électoraux.
La Plateforme électorale des organisations de la société civile a aussi plaidé le cas des personnes vivant avec un handicap et souhaité que la Cena prenne des mesures pour leur faciliter l’accès aux postes de vote. Par ailleurs, elle entend organiser un atelier méthodologique pour le suivi citoyen relativement à la liste électorale. A en croire les acteurs de la plateforme, il s’agira de pallier le fait qu’au jour des élections, certains disent ne pas retrouver leur centre de vote ou leur nom sur la liste électorale. Le président de la Cena va aussi formuler quelques doléances à l’endroit de ses hôtes. Il souhaite les voir accompagner l’institution dans la vulgarisation de certaines dispositions du code électoral. “Il faudra expliquer largement aux populations le nouveau code électoral, surtout que ce sont des élections couplées”, a déclaré Sacca Lafia.