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Elections générales 2026: La mouvance resserre les rangs

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L’heure est au rassemblement aussi bien au niveau de la mouvance que de l’opposition L’heure est au rassemblement aussi bien au niveau de la mouvance que de l’opposition

Les partis politiques formels, quelle que soit leur taille, auront leur mot à dire au cours des prochaines joutes électorales. Les élections générales de 2026 s’annoncent comme l’un des tournants majeurs de la vie démocratique du Bénin. Personne ne se fera conter l’histoire. Côté mouvance, l’heure est visiblement à la synergie d’action. Et c’est Patrice Talon, lui-même, qui prend le devant des choses. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 15 avr. 2024 à 05h58 Durée 3 min.
#Bénin #actualité politique

La main tendue de Patrice Talon au parti Renaissance nationale (Rn) et au Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele Bénin) sonne comme une réponse du camp présidentiel à la classe politique se réclamant de l’opposition. De part et d’autre, les acteurs s’investissent dans un dépassement des clivages, en raison des enjeux futurs. L’opposition,avec le rapprochement inattendu Fcbe et Ld, a donné le ton, et la mouvance veut être au rendez-vous. La bataille pour les élections générales de 2026 ne laisse visiblement pas de choix aux acteurs. Grande fusion, mais une mouvance plurielle est encore mieux. Patrice Talon peut d’ailleurs compter avec les partis politiques Moele Bénin et Udbn devenue Rn, qui ont sans doute le mérite d’avoir déjà goûté aux contraintes imposées par la réforme du système partisan, au nombre desquelles l’obtention des 10 % de suffrages exprimés au plan national pour prétendre s’installer à la table de répartition des sièges. Un critère pour lequel ils ont été frappés aux dernières élections législatives, et ont révisé assurément leur stratégie, dans la perspective des prochaines joutes électorales. Ignorer ces élections qui gravitent autour du noyau, c’est prendre le risque de les voir s’échapper pour une destination qui pourrait s’avérer préjudiciable à la mouvance. Même dans la logique d’une pérennisation des acquis du régime après l’alternance en 2026, il urge de fédérer les énergies face à une opposition qui se consolide autour de Boni Yayi, président du parti d’opposition Les Démocrates. Une évidence, les formations politiques, même petites, ne seront jamais inutiles dans l’arène politique. Elles sont d’ailleurs appelées à grandir selon la mesure de leur engagement. Les partis Union progressiste le renouveau (Upr) et Bloc républicain (Br) sont certes les plus grandes formations politiques de la mouvance ; mais cela ne fait pas d’office ombrage aux autres partis soutenant les actions du pouvoir. Patrice Talon a sonné l’heure du rassemblement, de la cohabitation stratégique, pour des victoires futures. Bien qu’il soit forclos pour la prochaine présidentielle, ayant épuisé ses deux mandats présidentiels, le réformateur tient à rester très actif, dans la désignation de son successeur. L’Union progressiste le renouveau et le Bloc républicain s’inscriront-ils dans cette nouvelle dynamique? Car, chacune de ces formations politiques nourrit, sans doute, le rêve de fédérer les plus petits partis pour conquérir le pouvoir. Pour l’heure, il faut resserrer les rangs. Et la mise en place du cadre de concertation annoncé, ne serait qu’un bon début. En face, les partis se réclamant de l’opposition affûtent leurs armes. Petit ou grand, chaque parti mettra donc du sien pour une alternance favorable en 2026. 


Stratégie

 En effet, la réforme du système partisan, à travers la loi portant charte des partis politiques et celle portant code électoral en République du Bénin, et la loi portant financement public des partis politiques, consacre plusieurs dispositions pour renforcer l’ancrage des partis politiques sur l’ensemble du territoire national. Seuls les grands ensembles sont en mesure de décrocher des sièges aussi bien lors des communales et locales, que des élections législatives. Du coup, la vie des jeunes formations politiques devient problématique dans l’arène, et les plus grands semblent oublier qu’en politique, l’addition des forces s’est souvent révélée payante. L’essentiel, ce sont les intérêts qui en découleront pour tous. La conquête du pouvoir impose une meilleure planification et des stratégies à même de vaincre l’adversaire dans les moindres détails. Jouer la carte du rassemblement de ses soutiens politiques au soir de son second et dernier mandat à la tête du pays, s’inscrit bien dans cette dynamique. Si Boni Yayi clame partout qu’il n’est candidat à rien, mais œuvre et s’investit au jour le jour pour une opposition unie, capable de marquer l’alternance en 2026, c’est aussi de la stratégie.