La Nation Bénin...
L’équipe
rectorale en charge de l’Université d’Abomey-Calavi est en fin de mandat.
Félicien Avlessi et les siens ont bouclé 36 mois de gestion et en rendent
compte. Leur rapport-bilan a été présenté, mardi 15 octobre à l’amphithéâtre
Idriss Deby.
Enseignants,
étudiants, personnel administratif et autres acteurs de l’enseignement
supérieur ont eu droit, mardi 15 octobre, au bilan de la gestion de l’Université
d’Abomey-Calavi, ces trois dernières années. Il s'agit du temps de gestion de
l’équipe dirigée par Félicien Avlessi. Au cours de la période, tout n’a pas été
fait. Tout n’a pas été rose non plus. Mais, tous s’accordent à reconnaître que
les lignes ont bougé. L’Université d’Abomey-Calavi a changé. Elle a tourné dos
à nombre de pratiques qui entachaient sa réputation pour prendre l'option d’un
centre d’excellence, d’une université moderne tournée vers les ambitions d’un
temple de savoir de sa trempe. Le recteur Félicien Avlessi, modeste dans ses
propos, s’est surtout appesanti à l’occasion de la présentation du
rapport-bilan de gestion, sur les réformes. Elles n’ont pas été nombreuses,
celles introduites par son équipe. Mais elles ne se sont pas faites sans
difficultés. Il a fallu manier carotte et bâton, a semblé dire le recteur. Mais
le bilan à l’arrivée le laisse quelque peu souriant. Avec les deux
vice-recteurs qui l’ont aidé à asseoir les piliers de ces mutations, ils ont
mis en œuvre une panoplie d’actions qui font de cette université, un centre où
enseignement et développement vont de pair.
En
appui aux propos du recteur, le vice-recteur en charge de la Coopération
interuniversitaire, des Partenariats et de l’Insertion professionnelle, Nelly
Kelomé, a exposé l’essentiel de ce qui fait le rapport de gestion de l’équipe.
Elle a ainsi balayé tous les domaines d’actions impactés au cours des 36 mois
de gestion. Recherche universitaire, innovation, enseignement, gestion du
personnel, coopération… Rien n’a été laissé pour compte dans cette présentation
saluée par l’assistance. Autant les journées de l’innovation sont désormais
chose effective à Abomey-Calavi, autant elles permettent de distinguer les
meilleures innovations, avec une meilleure mobilisation de ressources au profit
des résultats de recherche. La revue scientifique de l’université est créée.
Les enseignants sont mieux encadrés avec une meilleure gestion de carrière et
surtout des accompagnements de tous genres pour les appuyer dans leurs projets
professionnels. Il en va de même pour les jeunes universitaires qui bénéficient
du regard bienveillant de leur université, désormais engagée à leurs côtés pour
les propulser vers l’excellence sous toutes ses formes. Il y a désormais à
Abomey-Calavi une meilleure valorisation de la recherche ; ce qui permet
de constituer un vivier de qualité pour suppléer les nombreux départs à la
retraite en cours et à venir.
L’équipe
rectorale a également travaillé sur les sentiers de la coopération. 235 accords
ont été signés à l’international et tous les autres accords en berne ont été
réactivés et servent aussi la cause de l’université. Abomey-Calavi jouit aussi
de 46 accords de financement avec diverses structures. Certains de ces accords,
à en croire le professeur Nelly Kelomé, ont le mérite de booster
l’entrepreneuriat. Pour l’étudiant d’Abomey-Calavi, c’est une innovation
majeure qui le prépare à la vie active et à son choix de vie. Le Centre pour
l’employabilité et l’entrepreneuriat des étudiants y est très actif et ses
résultats encouragent l’université à s’y investir davantage, a-t-elle soutenu
dans sa présentation.
Même si les 36 mois de l’équipe Avlessi ont été faits de travail acharné, de nombreux chantiers d’insatisfaction demeurent. Si l’actuelle équipe rectorale reprend les rênes de l’entité, ce que souhaite de tout cœur la communauté universitaire, elle sait déjà les défis en attente et pourra les attaquer. Mais si elle s’en allait, celle à venir dispose d’une boussole pour vite agir dès son installation. La priorité à accorder à la pratique au détriment de la théorie, la non-valorisation des salaires, la centralisation de la gestion du personnel, la sécurité du campus, la difficile contextualisation de certaines réformes… constituent quelques-uns des points d’insatisfaction de cette équipe qui finit son mandat souriant, et surtout satisfait d’avoir accompli l’urgent et l'essentiel. Lesquels ont le mérite de donner à l’université un nouveau visage, et l’allure d’un centre qui outille plus pour la vie et l’épanouissement. L’Université d’Abomey-Calavi ne forme plus pour le plaisir de former, mais tâche à faire de ceux qui y passent des acteurs de développement. C’est le challenge que s’est donné l’équipe rectorale au cours des 36 mois et le monde universitaire voudrait qu’il se poursuive■