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Enseignement supérieur: Un code d’éthique et de déontologie pour les enseignants

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Les enseignants et chercheurs des universités publiques béninoises obéiront désormais à un code de déontologie et d’éthique. Le Conseil des ministres, en sa séance du mercredi 23 octobre, a adopté cet instrument d’assainissement de la vie publique en milieu universitaire.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 24 oct. 2024 à 06h54 Durée 3 min.
#Education

L’université n’est pas seulement le centre par excellence du savoir. C’est aussi le carrefour où se rencontrent différentes personnes aux éducations diverses, aussi bien bonnes que moins bonnes. De sorte que l’on observe sur les campus, divers vices. En témoigne la fameuse expression peu honorable « Notes sexuellement transmissibles » pour exprimer la facilité qu’auraient certaines étudiantes à obtenir de bonnes notes, non pas grâce à leurs connaissances mais par faveur. Il fallait un outil moral pour fixer les valeurs et bonnes conduites professionnelles dans les universités publiques. C’est ce qu’a compris le gouvernement en adoptant, lors du Conseil des ministres, ce mercredi 23 octobre, le code de déontologie et d’éthique des enseignants et chercheurs des universités et écoles supérieures publiques.

Ce document qui a été élaboré en tenant compte des réalités et aspirations des principaux concernés, intervient donc comme l’outil principal qui permettra de juguler les vices dans les centres universitaires. La réalisation de ce bréviaire des enseignants et chercheurs intègre toute une série d’actions prévues dans le cadre de l’implémentation de la stratégie de promotion et de développement de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation initiée par le gouvernement pour redonner à ce sous-secteur ses lettres de noblesse. L’une des premières initiatives prises dans l’atteinte de cet objectif étant la création de la Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’Enseignement supérieur qui est dirigée depuis deux ans par le professeur Epiphane Sohouénou. 

Arme puissante

La Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’Enseignement supérieur est mise en place à la présidence de la République pour garantir et veiller au respect de la déontologie et l'éthique en matière d’éducation dans les établissements du Supérieur. Selon le décret n°2022-149 du 2 mars 2022 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Organe national de contrôle et d’éthique dans l’Enseignement supérieur, cette structure qui constitue une des actions prévues par le Programme d’action du gouvernement (Pag 2) pour la poursuite de la restructuration du système éducatif béninois, assure l’évaluation de la qualité des enseignements, contribue à l’évaluation des activités pédagogiques et scientifiques à tous les niveaux et veille à l’actualisation des curricula de formation, des techniques et méthodes d’enseignement et de formation par des missions d’expertise. Les prérogatives du nouvel organe s’étendent aussi à la gouvernance administrative du personnel enseignant. En effet, il supervise la conception, la gestion et le contrôle du Fichier national des aspirants à l’Enseignement supérieur.

Les membres désignés pour siéger au sein de la Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’Enseignement supérieur ont été choisis par différentes institutions. Ceux-ci travaillent, selon l’article 9 du décret, sous la coordination de la personnalité désignée par le président de la République. Ce dernier porte le titre de délégué général et a, à sa disposition, un secrétariat administratif qui est chargé du traitement des courriers, de la gestion des matériels et des stocks de fournitures de l’organe. « Le secrétaire administratif est nommé par arrêté du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, parmi les agents de la catégorie A3 au moins et ayant au moins cinq années d’expérience professionnelle, ou de niveau équivalent, s’il est désigné en dehors de la fonction publique», précise le même décret. Dans son fonctionnement, l’organe effectue un contrôle pédagogique trimestriel de chaque enseignant et transmet simultanément le rapport au ministre chargé de l’Enseignement supérieur et au Conseil national de l’Education.

Evaluation

Dans la même logique d’assainissement de la vie publique dans les universités, et plus particulièrement dans l’élan d’améliorer la qualité des enseignements, il a été décidé de l’évaluation des enseignants. Et ce ne sont pas seulement des mots. En Conseil des ministres, mercredi 18 septembre dernier, le gouvernement a ordonné la signature d’accord-cadre avec des universités et experts de rang mondial à qui cette tâche sera assignée.

En effet, la Délégation avait déjà lancé trois campagnes successives d’appel international à manifestation d’intérêt. A terme, 38 experts de notoriété internationale dans leurs spécialités et deux universités canadiennes d’envergure avérée, susceptibles de mettre à sa disposition, chacune, des dizaines d’experts, ont été retenus.

La Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’Enseignement supérieur dispose également d’une base de données sur tous les enseignants-chercheurs des universités publiques du Bénin et d’un accès autorisé à celle des alumni du Conseil africain et malgache pour l’Enseignement supérieur (Cames). Ces deux bases contiennent des centaines d’experts africains. Ce qui permettra d’accomplir avec réussite cette mission■