La Nation Bénin...
« Relativement aux conditions dans lesquelles ce drame est survenu, nous avons commencé à tirer les enseignements. La hiérarchie militaire s’est portée sur les lieux pour apprécier de visu ce qui s’est passé.
Le
chef de l’Etat et son gouvernement s’en sont préoccupés. Des discussions ont eu
lieu. Des évaluations ont été faites afin de voir comment optimiser encore
notre stratégie et la façon dont le commandement se fait. Je voudrais ensuite
dire que s’il ne tenait qu’au Bénin, en tout cas au président Patrice Talon,
nous serions dans une stratégie concertée avec les pays voisins. C’est le président
Patrice Talon qui a eu l’idée de ce qui est appelé “Initiative d’Accra” par
laquelle il demandait à tous les pays de la communauté de mutualiser leurs
moyens et leurs stratégies afin de conduire une riposte concertée face à ce
phénomène. La disponibilité des autres n’étant pas apparue de façon manifeste,
notre pays a pris sur lui d’engager des investissements nécessaires, les
recrutements massifs aussi et la mise à disposition d’équipements adéquats pour
faire face à ce problème. Les résultats sont tels que, s’il est vrai que nous
connaissons de temps à autre des attaques, celles qui sont enrayées en amont
représentent n fois le nombre de celles qui ont des effets du genre de ce qui
s’est passé le 8 janvier dernier.
Il ne vous aura pas échappé que cette attaque est intervenue à l’endroit qu’il est convenu d’appeler le “Point triple”, la zone frontière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Dans cette zone, si vous faites le point, il n’y a que le Bénin qui soit présent pour assurer une lutte contre ce phénomène. Des deux autres côtés de la frontière, il n’y a pas de présence étatique avérée, pas de présence militaire. Quand le président de la République disait, dans son message sur l’état de la nation devant l’Assemblée nationale, le 20 décembre dernier, que nous subissons ces assauts parce que dans certains pays voisins, ces criminels sont en roue libre, certains de nos compatriotes n’avaient pas compris. C’est un constat que nous faisons. S’il y avait de la présence militaire des deux autres côtés de la frontière, avant de venir s’en prendre à nos hommes, ces criminels auraient essuyé la résistance des autres forces armées de l’autre côté des frontières. Ce qui n’était pas le cas. Mais cela ne nous décourage pas pour autant que nous savons que nous avons une armée mobilisée, des soldats debout, vaillants, prêts à défendre l’intégrité du territoire national en remplissant la mission que la nation leur a confiée, d’autant que le gouvernement, pour sa part, s’emploie à accomplir sa part de mission”.