La Nation Bénin...
Le système de gestion des finances publiques montre sa
solidité à porter efficacement l’exécution budgétaire. En sus, le nouveau plan
de réformes 2023-2027 contribuera à asseoir les performances du Bénin. Il y est
question de renforcer les acquis afin de hisser le Bénin au rang des pays
modèles en matière de transparence budgétaire et de reddition de comptes.
En pleine amélioration au rythme des réformes, le système
de gestion des finances publiques au Bénin se veut compétitif, résilient et
conforme aux standards internationaux à l’horizon 2027. Pour atteindre cet
objectif, un nouveau plan global des réformes se déploie pour un coût estimatif
de 182,244 milliards F Cfa, sous l’égide du ministre de l’Economie et des
Finances.
Lancé officiellement le 20 février 2024, en marge de la
quatorzième revue sectorielle des finances publiques, ce plan devrait
contribuer à faire du système de gestion des finances publiques un cadre de
référence contribuant au développement harmonieux du pays et au bien-être des
citoyens.
En dépit des progrès notés au cours des dernières années,
il est opportun d’améliorer davantage la qualité des dépenses publiques, de
poursuivre la dématérialisation des procédures à travers la transition
numérique, d’assurer une meilleure efficacité dans la mobilisation des
ressources, a laissé entendre Edgard Viou, responsable Statistiques et
Suivi-évaluation de la Cellule d’appui au pilotage des réformes (Capr), lors de
la présentation du plan à la treizième revue des finances publiques. L’analyse
exploratoire ayant abouti à la conception du plan a fait ressortir aussi la
nécessité d’améliorer la gestion du patrimoine non financier de l’Etat, désormais
prise en compte dans le Module P7 du Système d’information de gestion des
finances publiques (Sigfp). Ceci n'est pas sans renforcer la gouvernance,
l’inclusion financière et les capacités des ressources humaines ainsi que la
production des données statistiques.
La modernisation du système de gestion des finances
publiques est confrontée à des défis tels que la faible appropriation des
nouvelles procédures de passation des marchés publics par les systèmes de mise
en œuvre (Smo), la faible capacité des acteurs de la chaîne des dépenses
publiques à appliquer les nouvelles procédures et à exploiter les outils de
l’exécution budgétaire en mode programme, l’insuffisance de ressources
financières et l’insuffisance du personnel.
Gestion optimale
Le Plan global des réformes du système de gestion des
finances publiques (Pgrgfp) 2023-2027, structuré autour de cinq axes
stratégiques et 25 programmes, vise l’optimisation de la budgétisation fondée
sur les politiques publiques et des ressources budgétaires, expose Alban
Bienvenu Bessan, secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances
(Mef). Le renforcement des dispositifs de gestion des risques, de contrôle
interne, d’audit interne et externe ainsi que l’amélioration de la gestion des
finances des collectivités locales sont en ligne de mire.
La mise en œuvre du Pgrgfp, pour laquelle la contribution
des partenaires techniques et financiers est fortement attendue, devrait
améliorer le recouvrement et la comptabilisation des recettes budgétaires à travers
l’encadrement des établissements publics, des audits et vérifications internes
et externes. Pour ce faire, les programmes portent sur la prévisibilité des
opérations financières de l’Etat et des agrégats macroéconomiques et
budgétaires, l’amélioration des finances décentralisées, ainsi que la promotion
des politiques fiscales équitables et efficaces et de l’inclusion financière.
Aussi, le cadre d’orientation stratégique du plan met-il
l’accent sur la gestion de la trésorerie, la maîtrise des dépenses salariales,
la professionnalisation du système de passation des marchés publics, la tenue
des comptabilités et la fiabilité des données financières, le développement des
systèmes informatiques, toutes choses qui contribueront à la transparence
budgétaire. Le plan global de réformes souligne aussi l’optimisation des
systèmes d’information au niveau du Mef, la poursuite de la dématérialisation
au niveau des régies financières (Impôts, Douane, Trésor).
Dynamique en cours
Le Bénin a entamé une marche vers la gestion en mode
programme, conformément au nouveau cadre harmonisé des finances publiques de
l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Dès 2017, la mise en
place du Système d’information de gestion des finances publiques a été entamée avec
l’appui technique et financier de l’Union européenne (Ue) à travers le Projet
d’appui à la gouvernance économique (Page). Le but visé est d’améliorer
l’efficacité de l’action publique pour le bénéfice de tous : citoyens, usagers,
contribuables et agents de l’Etat d’une part, et d’instaurer une véritable
transparence dans la gestion publique en rendant plus visibles les documents
budgétaires à la fois pour le Parlement et les citoyens, d’autre part, indique
Hermann Orou Takou, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des
Finances. Le système de gestion a montré sa solidité à porter efficacement
l’exécution budgétaire, en dépit des points faibles auxquels il convient de
remédier, note-t-il.
Un système de Compte unique du Trésor a été engagé pour
le dépôt obligatoire des ressources de l’Etat au Trésor, le rapatriement des
fonds détenus par les structures publiques dans les banques commerciales et la
clôture des comptes publics dans leurs livres. Cette réforme permet d’avoir une
vue d’ensemble en temps réel des avoirs liquides de l’Etat et d’améliorer le
contrôle des dotations budgétaires, avec pour finalité une gestion optimale de
la trésorerie et une maîtrise de la charge de la dette.
Par ailleurs, l’initiative de l’alphabétisation budgétaire au profit des apprenants, la publication du budget citoyen, le renforcement de l’implication des Organisations de la société civile (Osc) dans le cycle budgétaire concourent également à la dynamique actuelle.
Acquis notables de la dématérialisation
Un vaste chantier de dématérialisation des services
administratifs est ouvert au ministère de l’Economie et des Finances depuis
plusieurs années en vue de répondre aux besoins de satisfaction des usagers en
termes d’efficacité, de qualité et de transparence. La plateforme
https://eservicesbudget.finances.bj est mise en ligne par la direction générale
du Budget (Dgb) pour rapprocher davantage ses services de ses usagers-clients.
La réforme des factures normalisées contribue à une
amélioration considérable du niveau des recettes fiscales intérieures, en
permettant d’élargir l’assiette fiscale et de sortir beaucoup de contribuables
(sociétés et consultants individuels) de l’informel.
La plateforme « e-Bilan » permet aux contribuables de
soumettre, à partir de leur compte, les états financiers dématérialisés à
l’Administration fiscale.
La dématérialisation de l’immatriculation à l’Identifiant
fiscal unique (Ifu) pour les personnes physiques est effective depuis 2020,
permettant à toute personne physique voulant avoir un numéro Ifu, de se rendre
simplement sur la plateforme ifu.impots.bj pour demander et avoir son
attestation Ifu de façon instantanée.
Une plateforme pour l’enregistrement des actes (e-Enregistrement) est conçue pour aider le Service de l’enregistrement à moderniser ses pratiques et mieux servir les contribuables.