Forces armées béninoises: La neutralité comme boussole

Une armée fragilisée met en péril la quiétude de la population. Loin d’affirmer que c’est le cas, l’on garde espoir qu’elle est toujours la gardienne du temple, dont le rôle est de défendre l’intégrité du territoire. Les forces armées béninoises ont pour boussole la neutralité politique, un principe fondamental qui les caractérise depuis l’historique conférence des forces vives de la nation de février 1990. Ce principe a été rappelé à ces hommes et femmes qui assurent la sécurité du pays et de ses citoyens. C’était lors d’une communication en marge de la célébration de la troisième journée du soldat de la garde nationale,  vendredi 14 novembre, à la salle de conférence de la caserne de Dessa à Allada. Le général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général des Forces armées béninoises, s’était entretenu avec des officiers, sous-officiers et hommes de rang sur le thème « La neutralité politique des Forces armées béninoises ».

Il ressort de sa présentation qu’à l’approche des élections, un accent particulier est mis sur cette thématique. Il rappelle à l’occasion que les décisions des politiques sont exécutées par l’armée, elle-même étant apolitique. L’information publiée sur la page Facebook de l’état-major général indique qu’au niveau stratégique, il y a des décisions qui se prennent par le politique, que les soldats mettent en musique. Ce rappel a tout son sens aux yeux du général Fructueux Gbaguidi, qui souligne que si l’armée est divisée, elle ne peut jamais assumer convenablement sa mission, celle de servir la République. Une armée républicaine ne peut pas se permettre cette division. Car en « absence d’une unicité de commandement, il en résulte le chaos dans la République que nous devons servir», précise le site qui détaille que, quelle que soit sa philosophie ou son opinion politique, le militaire a le devoir de garder une posture de neutralité. Il est important d’éviter la fragmentation de l'armée. D’où son appel aux soldats béninois de rester unis, solidaires et neutres, sans glisser sur le terrain politique qui est un autre couloir. « La politique est du champ et de la compétence des hommes politiques. Les affaires de soldat se règlent au camp », peut-on lire.

Si Fructueux Gbaguidi a insisté que ses frères d’armes cultivent la neutralité politique pendant toute leur carrière, l’on s’interroge sur la motivation réelle des auteurs de l’événement du dimanche 7 décembre 2025. Ils ont passé outre les recommandations de la hiérarchie, sans se soucier des implications politiques, sociales, économiques et humaines de cette fameuse mutinerie dont le but est de déstabiliser le Bénin et ses institutions. Sur le coup, la réaction des Béninois est sans ambages. L’acte est condamné par toutes les composantes de la société. Les putschistes ne sont pas parvenus à leur fin et la République continue de respirer à la satisfaction de ses citoyens.

Les mots d’espoir du chef de l’État dans la soirée de ce dimanche apportent un soulagement au peuple. Qu’adviendrait-il au pays, sans évoquer l’impact d’une telle action des mutins sur les œuvres de développement et les acquis de la gouvernance de la rupture ? Il est alors arrivé le temps des réglages au sein de la grande muette afin de mettre fin à ces velléités. Le Bénin, ayant tourné le dos à ces agissements, n’entend plus revivre ces moments sombres de son histoire, estiment toutes les forces vives de la nation qui clament haut et fort ‘’Plus jamais ça’’ !