La Nation Bénin...
La professeure Dandi Gnamou est désormais
la présidente de la Haute cour de Justice. A l’unanimité de ses
collègues-juges, elle a été plébiscitée, vendredi 1er mars dernier, pour
succéder à Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué dont le mandat est arrivé à
terme.
Changement à la tête de la Haute cour de
Justice. La professeure Dandi Gnamou préside désormais aux destinées de
l’institution. A l’unanimité de ses douze collègues-juges, elle a été
plébiscitée, vendredi 1er mars dernier, pour succéder à Cécile Marie José de
Dravo Zinzindohoué dont le mandat est arrivé à terme. L’élection s’est déroulée
dans l’enceinte de la haute juridiction à Porto-Novo, conformément aux
dispositions des articles 7 alinéa 2 de la loi organique sur la Haute cour de
Justice ; 6 et 7 du Règlement intérieur de l’institution.
Seul candidat en lice, Dandi Gnamou n’a pas
caché sa joie après l’élection qui la consacre présidente. « C’est d’abord un
sentiment de joie mêlée de fierté qui m’anime. Mais aussi un sentiment de
gratitude par rapport à tous ceux qui m’ont aidée, toutes ces personnes
extraordinaires qui m’ont permis aujourd’hui d’être élue en tant que présidente
de la Haute cour de Justice », a fait savoir la professeure Dandi Gnamou. Elle
remercie les conseillers de la Cour constitutionnelle qui étaient avec elle et
ont toujours été d’une grande attention, d’une grande délicatesse à son égard.
Ensuite, tous les députés-juges de l’Assemblée nationale qui lui ont donné leur
vote de façon aussi franche. Dandi Gnamou n’oublie pas le président de la Cour
suprême avec qui elle avait déjà eu l’occasion de travailler par le passé. «
Cet ensemble de personnes m’ont vraiment honorée en m’offrant leur vote et
leurs voix pour présider aux destinées de la haute juridiction. Mais si tout
ceci a été possible, c’est parce que j’ai été aussi proposée au sein de la Cour
constitutionnelle. Donc il est de bon ton de remercier ceux qui ont eu
confiance en moi en me proposant à la Cour constitutionnelle », a ajouté la
présidente Dandi Gnamou. Elle pense au bureau de l’Assemblée nationale mais aussi
au président de la République. Les deux, dit-elle, lui ont permis d'être membre
de la Cour constitutionnelle en sa qualité de professeure des Universités donc
juriste de haut niveau. Enfin, Dandi Gnamou rend grâce à Dieu pour ses
bienfaits.
Très imprégnée déjà des défis qui l’attendent à
la tête de la Haute cour de Justice, la présidente Dandi Gnamou place son
mandat sous le signe de l’espérance. Espérance parce que, à l’en croire,
jusque-là, la Haute cour de Justice n’a pas semblé donner les garanties d’être
une juridiction à même d’assurer la lutte contre l’impunité des membres de
l’Exécutif. Cette situation n’est pas du fait des juges des mandatures
précédentes, elle est due au mécanisme qui est prévu dans la Constitution et
dans la loi organique de l’institution. « Ce mécanisme fait que la prise en
compte de la place du Politique dans le processus de mise en jeu de la
responsabilité des membres de l’Exécutif est bien souvent altérée », a
diagnostiqué Dandi Gnamou. Elle garde l’espoir que les lignes vont enfin bouger
pour que l’institution soit juridictionnellement fonctionnelle. « Espérance
parce que avec ce mandat, la plupart des Béninois se rendront compte que
l’impunité dont nous avons commencé à faire un droit de non cité avec la présence
de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet)
aura aussi ce droit de non cité grâce à la Haute cour de Justice », promet
Dandi Gnamou. Cela passe par des réformes au niveau de cette haute juridiction
et aussi un engagement politique fort, note-t-elle. « L’engagement politique,
ce n’est pas de l’apanage du juge. Mais les propositions de réforme, la
sensibilisation à la nécessité de la réforme, la solidarité et la collégialité
induites par une telle haute juridiction permettront effectivement de voir dans
la Haute cour de Justice, cet espoir d’une réelle responsabilité et politique
et pénale des dirigeants des différents ministères », poursuit la présidente de
la Haute cour de Justice. La démocratie implique la redevabilité qui passe par
la mise en œuvre de sa responsabilité, a conclu la professeure Dandi Gnamou.