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Industrialisation et modernisation agricole: Les solutions de Mariam Chabi Talata

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Mariam Chabi Talata a animé une conférence de haut niveau intitulé « Accompagner l’Afrique dans l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement vert sur la voie de la modernisation» Mariam Chabi Talata a animé une conférence de haut niveau intitulé « Accompagner l’Afrique dans l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement vert sur la voie de la modernisation»

A l’instar des chefs d’Etat présents à Beijing pour le Forum sur la coopération sino-béninoise (Focac), la vice-présidente du Bénin a animé une conférence de haut niveau, ce jeudi 5 septembre. Mais avant, elle a participé à la cérémonie officielle d’ouverture du forum aux côtés du président chinois. 

Par   De Beijing, Josué F. MEHOUENOU, le 06 sept. 2024 à 05h57 Durée 3 min.
#Industrialisation et modernisation agricole

Mariam Chabi Talata a d’abord pris part au banquet offert par le président chinois Xi Jinping et son épouse en l’honneur des leaders du continent présents en terre chinoise pour le Forum sur la coopération sino-béninoise (Focac), mercredi 4 septembre. Dans la matinée du lendemain, elle a rallié, aux côtés du président chinois et des autres chefs d’Etat et chefs de délégation, la cérémonie officielle d’ouverture du forum. Mariam Chabi Talata, porte-voix du Bénin, a ensuite animé une conférence de haut niveau intitulé « Accompagner l’Afrique dans l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement vert sur la voie de la modernisation». Son intervention a porté spécifiquement sur le thème « Industrialisation et modernisation agricole ». En présence du ministre d’Etat chargé des Finances, du ministre des Affaires étrangères, de l’ambassadeur du Bénin près la Chine, de l’ambassadeur de Chine au Bénin, elle a exposé les enjeux de la modernisation agricole, ainsi que les attentes du Bénin à l'égard de la Chine et son président. L’intervention de la vice-présidente de la République s’est faite en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, sans oublier les experts et personnalités du monde diplomatique et agricole. Le choix du Bénin pour plancher sur une telle thématique ne relève pas du hasard. Les bonds qualitatifs et quantitatifs faits par le pays sont connus.

« Le Bénin est un pays où l’agriculture occupe une place importante avec des matières premières telles que le coton au niveau duquel le pays a enregistré un pic de production de 700 000 tonnes en 2020, faisant de lui désormais le premier producteur en Afrique, l’anacarde, plus de 187 000 tonnes et deuxième culture d’exportation après le coton, l’ananas 477 000 tonnes en 2023 et d’autres produits comme le karité et le soja », a indiqué Mariam Chabi Talata aux plus grandes autorités du continent réunies autour d’elle. Tous ces produits sont exploités bruts sans impacts réels sur l’économie et l’employabilité des jeunes, fait-elle ensuite observer avant d’expliquer l’option faite par le pays en s’engageant depuis quelques années « à créer les conditions nécessaires à la transformation locale de ces matières premières par la mise en place et le développement de zones industrielles comme celle de Glo-Djigbé ». Selon elle, l’expérience et l’expertise chinoises dans le domaine agro-industriel trouvent dans ce programme une opportunité unique d’expansion, notamment à travers des investissements publics ou privés. Il ne reste donc plus, indique-t-elle, à explorer d’autres opportunités sur la base des atouts réciproques des deux pays. « Le meilleur entre la Chine et l’Afrique reste à venir », a assuré la cheffe de la délégation béninoise. 

Plaidoyer pour la mécanisation

Pour tenir le pari de l’industrialisation et de la modernisation agricole, le Bénin milite pour deux options, a révélé à la face du continent Mariam Chabi Talata. Il penche d’une part pour le renforcement de la coopération sous deux axes à savoir la disponibilité et l’accès aux intrants agricoles de qualité et adaptés à l’environnement. La deuxième proposition du Bénin porte sur le renforcement des investissements en vue d’une transformation locale des matières premières agricoles. « L’assistance technique chinoise concourt déjà, dans les pays africains concernés, à la modernisation progressive des processus de production. Toutefois, le succès de cette transformation résidera dans la mise à l’échelle des diverses expériences », soutient-elle au cours de son intervention. Se fondant sur des données démographiques des Nations Unies, selon lesquelles la planète compte 8,2 milliards d'habitants en 2024 et l’Afrique, environ 1,5 milliard, elle expose la sécurité alimentaire comme l’un des défis importants auxquels doit faire face la plupart des pays du continent africain. Ceci, d’autant plus, indique-t-elle, qu’ils sont confrontés à la faiblesse de la production agricole, aux difficultés d’accès aux intrants agricoles comme les semences et les engrais modernes adaptés, aux conséquences du réchauffement climatique qui induit un stress hydrique excessif pour la résilience des cultures, à l’inadéquation des techniques culturales, à la faible mécanisation agricole... Face à un tel tableau, Mariam Chabi Talata identifie la mécanisation comme solution idoine pour « accroître la production agricole, améliorer le timing des opérations et le traitement des cultures, compenser les pénuries de main-d’œuvre et alléger la pénibilité du travail »