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Infrastructures industrielles: Le Bénin en mode « Vitesse supérieure »

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Le Bénin n’a plus seulement en projet de devenir un hub industriel dans la sous-région. Ce rêve devient déjà réalité avec la réalisation d’infrastructures industrielles, dont la plus en vue reste sans aucun doute la zone industrielle de Glo-Djigbé.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 21 mars 2025 à 13h52 Durée 3 min.
#Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz)

C’est certes la première zone économique spéciale (Zes) mais elle est appelée à se faire suivre de nombreuses autres. L’arsenal industriel du Bénin se met progressivement en place depuis 2016. Avant cette date, le pays était réduit à un faible niveau de viabilisation des deux zones industrielles de Sèmè-Podji et de Gakpé (Ouidah), suscitant très peu d’intérêt de la part des investisseurs. Mais ça, c’était avant. Le programme d’action du gouvernement a prévu d’offrir de bonnes conditions d’accueil des industries tout en garantissant le développement équilibré du pays. Il a été envisagé la création et la viabilisation d’une zone franche industrielle et des zones industrielles départementales. Chose devenue réalité depuis 2019, à la faveur du lancement du fleuron de l’industrialisation du Bénin avec la création de la zone industrielle de Glo-Djigbé en tant que première zone économique spéciale (Zes). L’ambition affichée est de faire du Bénin un hub industriel et d’assurer la transformation des produits agricoles, notamment le cajou, le coton, le karité, l’ananas, le soja, etc. et capter de manière beaucoup plus importante la plus-value des produits agricoles. Les exportations massives du coton brut vers le Bangladesh ou la Chine relèvent du passé.

« Le coût global des investissements prévus pour le développement de la Zes de Glo-Djigbé est de 128,6 milliards de FCFA ». La première phase entièrement bouclée concerne un périmètre de 400 hectares composé d’une zone industrielle, une zone commerciale, des entrepôts de stockage, un parc à conteneurs, un parc gros porteurs ainsi que les infrastructures de gestion de la Zes et diverses zones (parkings, espaces verts et ouverts, zone de droit de passage). Ce périmètre accueille déjà les industries opérant dans la transformation du coton et l’habillement, le conditionnement, la transformation du soja et du cajou.

Renforcer l’attractivité

Le gouvernement a travaillé aussi à renforcer l’attractivité des zones industrielles de Sèmè-Podji et de Gakpé grâce à une meilleure disponibilité de l’énergie électrique à travers le Projet d’accès durable et sécurisé du Bénin à l’énergie électrique (Padsbee). La puissance de l’énergie électrique de la zone industrielle de Sèmè-Podji a été presque multipliée par 10, passant de 15 Mva à 140 Mva. Ainsi, de quatre unités en 2016, Sèmè-Podji a vu s’installer en quatre ans, entre 2016 et 2020, une douzaine d’industries. Ces nouvelles industries ont permis de créer plus de huit mille emplois contre seulement mille avant 2016. Le gouvernement a aussi en perspectives la « finalisation de la viabilisation de la Gdiz et la zone industrielle de Sèmè-Podji, et création d’une zone industrielle dans la région septentrionale ».

Ambitions…

Le Bénin transforme son industrie cotonnière, de la récolte à la confection. La zone industrielle de Glo-Djigbé a vu s’installer des usines modernes qui transforment le coton. À ses portes, se bousculent de grands noms du vestimentaire. T-shirts de tous âges, chemises, pantalons, draps, uniformes militaires et policiers, serviettes de bain… Le « Made in Benin » est en plein essor et le pays se positionne « fièrement » comme un désormais acteur majeur du textile sur le continent et même au-delà. « Aujourd’hui à la Gdiz, nous transformons quarante mille tonnes de coton par an et produisons environ sept à dix millions de pièces de vêtements chaque année », selon Létondji Beheton, directeur général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie Sipi-Bénin. Selon lui, « les investissements présents et futurs permettront dans les cinq à six prochaines années d’avoir une trentaine d’unités intégrées de textile installées dans la Gdiz pour transformer la quasi-totalité du coton ». Le développement industriel autour du coton, de l’acajou, ainsi que plein d’autres éléments font que « le Bénin devient un acteur (économique Ndlr) clé de la zone Afrique de l’Ouest qui attire des investisseurs », reconnaît dans un entretien Juliette Peron, la directrice générale du Sofitel Marina Cotonou.