Si beaucoup s’accordent à admettre que Cotonou est plutôt bien tracée, en comparaison au cul-de-sac caractéristique de nombreuses villes africaines, l’adressage reste encore tributaire du téléphone indien et de ses aléas. Il prête à rire mais est loin d’être amusant si, sur les indications de votre interlocuteur et ses grands gestes visant à vous situer sur votre destination, vous vous cassez la gueule et ne retrouvez pas votre chemin. Forcément, la chose devient moins drôle. A qui la faute ?
Évidemment, il faut jeter la pierre aux pouvoirs publics, car il ne revient pas aux particuliers de faciliter la mobilité urbaine. Mobilité à propos de laquelle un gros effort avait été fait, notamment par la mairie de Cotonou, et si l’on doit se flatter de ce que sur Google maps, même les plus petits restaurants qu’on croirait insignifiants, sont répertoriés, oh y a encore du travail à faire! Qu’en est-il, au-delà des avenues et boulevards, des routes et ruelles restées nombreuses sans nom? Et encore ! Il faut s’interroger sur les déterminants, sens et portée des noms attribués à de toutes aussi nombreuses rues, dont on ignore pour la plupart les mérites ayant fondé leurs choix. Il ne faut pas douter a priori, ni dans l’absolu, du mérite de ces bienheureux, mais alors pourquoi ne pas mentionner qui ils sont, ce qu’ils ont fait de marquant ?
Si l’on exclut le pape Jean-Paul II, personnage illustre que même la génération d’après son décès connait, et quelques-uns d’autres noms choisis pour dénommer nos rues, la plupart ne renseignent pas sur qui ils sont, à moins de devoir mener une petite enquête. De véritables questions pour un champion! Combien sont-ils les Cotonois à mettre des faits marquants sur monseigneur Steinmetz, éponyme d’un boulevard célèbre de Cotonou ?
Une anomalie qui mérite que les pouvoirs publics s’y penchent. Il est impératif que la plaque du capitaine Anani nous parle. Comme toutes les autres d’ailleurs. L’histoire humaine est par essence l’histoire des idées”, selon Herbert Georges Wells. Préciser qu’un tel inscrit sur une plaque de dénomination d’une rue a marqué l’histoire du Bénin suivant des faits spécifiés sur ladite plaque, est bénéfique, et pour sa mémoire ainsi célébrée, et pour l’utilité pour laquelle son nom est empruntén