Ceux qui étaient appelés à serrer les ceintures, ce ne sont pas les artisans, tailleurs, mécaniciens, coiffeurs, etc. Mais ceux de la haute classe comme on appelle les plus nantis, notamment les cadres à col blanc : les gestionnaires de fonds publics dans lesquels ils se servaient pour faire bombance, les cadres habitués à se faire du blé par des procédés non catholiques ! La liste n’étant pas exhaustive, à ceux-là, il faut ajouter les hommes d’affaires qui magouillaient aux marchés publics, fraudaient le fisc, siphonnaient la TVA…
Serrer la ceinture, c’est pour les premiers de gérer au mieux les deniers publics, de parer au vice des missions croisées, d’éviter de magouiller aux marchés publics pour leur grand profit ; et pour les seconds, de se conformer aux réglementations notamment aux impositions qu’ils contournaient dans un réflexe peu patriotique, car ce faisant ils ne contribuent pas au financement du développement auquel ainsi ces affairistes portent sciemment entorse. Chose grave en soi, dans un pays dont l’économie est assise sur la fiscalité.
Aussi, la rigueur et l’entrain mis à changer cet état de choses sous le gouvernement de la Rupture sont-ils salutaires, notamment grâce à une législation plus contraignante, la numérisation des systèmes favorisant la traction de diverses impositions et permettant de capter la TVA qui s’évaporait autrefois comme par enchantement. Cela a-t-il suffi ?
La réponse, sans ambages, est non ! Pas plus que n’aura été dissuasive la création d’une Cour spéciale en charge de la répression des infractions économiques ! Car, si pendant un temps, sous le règne de Talon, les gestionnaires de fonds publics se tenaient à carreau, il faut croire qu’ils ont choisi de ‘’desserrer les ceintures’’ tout seuls, en renouant avec des pratiques répréhensibles. Chose inimaginable depuis 2016 ! A en juger par la profusion des affaires judiciaires de corruption et de prévarication, vraisemblablement, les arsenaux et épouvantails mis en place n’auront pas entamé la dextérité et l’ingéniosité de ces décomplexés de la marche vertueuse en lien avec la chose publique. De quoi faire sortir de leur relative léthargie Martin Assogba et consorts, devenus has been à force des coups de massue de la Criet censés être plus que dissuasifs ?