La Nation Bénin...

L'éditorial de Paul Amoussou: Lignes diffuses

Actualités
éditorial de Paul Amoussou éditorial de Paul Amoussou

Il fut un temps, celui de la guerre froide, celui des antagonismes Ouest-Est dont aujourd’hui on serait amené à parler presque avec nostalgie. Car alors, on savait qui faisait quoi sur l’échiquier politique international. C’était la belle époque, pain bénit pour Hollywood, où en entrant dans la salle obscure, on savait qui le fameux agent 007 allait combattre ou contre qui chaque héros porté par l’industrie cinématographique de l’Oncle Sam allait guerroyer. Les thématiques étaient claires, entre les « hideux communistes » et les « capitalistes assoiffés » du sang de la masse prolétaire…Tout était clair jusqu’à ce qu’un bonhomme appelé Mikhaïl Gorbatchev n’en décide autrement, sortant le monde d’un manichéisme confortable.  

Par   Paul AMOUSSOU, le 26 juin 2023 à 09h13 Durée 3 min.
#éditorial de Paul Amoussou
Au-delà de l’ironie, il est notable qu’au rythme et à la tonalité de la géopolitique bordélique d’aujourd’hui, il est difficile de ne pas admettre que le monde était plus sûr hier, même dans ses antagonismes. La guerre, froide alors, mettait aux prises des chiens, même des chiens chauds de fusil, qui préféraient se regarder en faïence.
Aujourd’hui, quand des dirigeants aux petits pieds ne se prennent pas pour Roosvelt ou Churchill alors qu’ils ne sont pas mieux lotis que le Roi Ubu, les chiens sous les traits notamment des terroristes, mordent, par traitrise et à l’aveuglette. Et pour cause, la géopolitique internationale est l’œuvre d’acteurs dont la plupart flottent dans les empreintes de l’histoire, trop grandes pour eux. Se prenant pour César, quand il apparait bien clairement qu’ils sont davantage Bokassa. Aussi, s’y ballottent-ils !  
C’est bien à une telle réalité que nous renvoient les évènements qui se sont produits en Russie, ce week-end, et mettant en scène la milice Wagner avec son chef l’innommable Prigojine et son vis-à-vis Vladimir Poutine, tous deux acteurs d’un western spaghetti au goût peu amène dont, à l’analyse, ils ne doivent pas eux-mêmes encore revenir.  
Bien virevoltante, l’évolution des choses ce week-end en Russie aurait pu changer le cours de l’histoire de bien des pays comme la Syrie, la Centrafrique ou le Mali…Par effet domino, d’un jeu évanescent, mouvant, qui se joue sur un échiquier politique international totalement voué à l’incertitude, à l’absence de repères …