La Nation Bénin...
Un
atelier national de renforcement des capacités en matière de lutte contre le
financement du terrorisme s’est ouvert, ce lundi 29 septembre à Cotonou.
Co-organisée par la Centif et le Giaba, cette rencontre vise à doter les
acteurs clés d’outils efficaces pour prévenir, détecter et neutraliser les
circuits financiers qui alimentent la barbarie.
Comment
couper les sources de financement du terrorisme ? C’est la question au cœur
d’un atelier national de formation lancé ce lundi à Cotonou. Pendant cinq
jours, du 29 septembre au 3 octobre, responsables sécuritaires, financiers et
judiciaires du Bénin travailleront aux côtés d’experts du Groupe
intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de
l'Ouest (Giaba) pour renforcer leurs compétences face à ce fléau.
«
Tarir les sources de financement des groupes extrémistes constitue un impératif
pour préserver la paix et la stabilité du Bénin », a indiqué Abdou Rafiou
Bello, président de la Cellule nationale de traitement des informations
financières (Centif) et correspondant national du Giaba. Car, rappelle-t-il, la
menace terroriste, bien que militaire et sécuritaire, est aussi « avant tout
une question de flux financiers ».
Ouvrant les travaux au nom du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le directeur de cabinet Abasse Olossoumaré a réaffirmé la détermination de l’Etat béninois à combattre ce fléau et les réseaux dissimulés. « Convaincu de la réalité du lien entre terrorisme et financement illicite, le gouvernement a fait de cette lutte une priorité nationale », a-t-il déclaré. Il a rappelé les mesures déjà engagées, notamment le déploiement de milliers de militaires dans le cadre de l’opération Mirador, la modernisation des équipements de défense et de renseignement, l'accroissement des effectifs de sécurité, mais aussi la création d’un registre national des associations et Ong pour renforcer la transparence de leurs financements.
Des lacunes à combler
Le
directeur des Politiques et de la Recherche du Giaba, Mu’Azu Umaru,
représentant le directeur général Edwin W. Harris Jr., a salué les progrès
réalisés par le Bénin depuis son deuxième rapport d’évaluation mutuelle en
2021. Il a souligné l’amélioration de la coordination nationale et le
renforcement des sanctions financières ciblées. Il a aussi insisté sur les
insuffisances persistantes telles que l’absence de cadre juridique pour les
actifs virtuels, le manque de transparence sur la propriété effective, la
faiblesse des poursuites et confiscations, ainsi qu’une supervision inégale des
institutions financières et des organisations à but non lucratif.
«
Ces lacunes ne peuvent être ignorées ; le moment d’agir, c’est maintenant »,
a-t-il averti, appelant à une action concertée entre institutions financières,
autorités de supervision, forces de l’ordre, société civile et médias.
Pour
Umaru Mu’Azu, cet atelier doit être « une plateforme d’échanges francs et
constructifs pour identifier les lacunes, apprendre des experts et proposer des
solutions pratiques ». Les participants : magistrats, forces de l’ordre,
institutions financières, autorités de régulation, suivront des sessions pratiques
sur les méthodes de détection des flux suspects, les techniques d’enquête, la
coopération inter-agences et internationale, ainsi que les mécanismes de gel et
de confiscation des avoirs.
La lutte contre le financement du terrorisme est un combat qui engage nos responsabilités collectives