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Marché Houndjro à Abomey et gare routière de Bohicon: Des ministres en campagne contre le travail des enfants

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les ministres ont appelé à la scolarisation des enfants et à les libérer du joug du travail les ministres ont appelé à la scolarisation des enfants et à les libérer du joug du travail

La ministre Adidjatou Mathys en charge du Travail et de la Fonction publique a conduit, ce jeudi 3 avril, une délégation gouvernementale successivement dans le marché Houndjro à Abomey et sur la gare routière de Bohicon. Aux usagers de ces deux sites, la ministre et sa suite dont le représentant résident de l’Unicef au Bénin ont prodigué des conseils dans le sens du retrait des enfants des activités économiques pour les maintenir à l’école.

 

Par   Désiré C. VIGAN A/R Zou-Collines, le 04 avr. 2025 à 06h58 Durée 3 min.
#scolarisation des enfants #Abomey

Le marché Houndjro situé à Abomey et la gare de stationnement des bus à Bohicon constituent deux sites à forte prévalence du travail des enfants dans le Zou. Un département où le taux de prévalence est estimé à 22,5 % alors qu’au niveau national le taux est établi à 19,9 %. Pour renverser cette tendance, les parties prenantes de la lutte contre le travail des enfants ont décidé d’effectuer une descente conjointe sur le terrain. Puisque pour le ministère du Travail et de la Fonction publique qui pilote la lutte contre le travail des enfants, il s’agit d’un « fléau qui exige des acteurs de la détermination, des actions concertées et des échanges d’expériences ». Le gouvernement était représenté par la ministre Adidjatou Mathys et sa collègue Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance ainsi que la ministre conseillère Mariam Djaouga Sacca.

D’un site à l’autre leur message n’a pas varié : « Les enfants à l’école, les adultes au travail ». Elles ont exhorté les usagers des deux sites à mettre en avant l’avenir des enfants en les retirant de ces lieux pour les envoyer à l’école. «Nous avons fait le déplacement pour vous encourager à aider le gouvernement à combattre le travail des enfants dans nos marchés et nos gares routières», a soutenu la ministre Adidjatou Mathys. Pour la délégation gouvernementale, le programme de modernisation des marchés ainsi que la réhabilitation des gares routières font partie des actions initiées par l’Exécutif béninois pour permettre aux usagers de libérer les enfants des activités économiques. «Vos actions dans les marchés et sur les gares routières doivent être de nature à permettre à nos enfants d’avoir la possibilité d’aller à l’école et d’avoir les connaissances et les compétences qui leur permettront plus tard d’être efficaces, quel que soit le métier qu’ils choisiront d’embrasser», exhorte la délégation ministérielle. Tour à tour, les ministres Adidjatou Mathys, Véronique Tognifodé et Mariam Djaouga Sacca ont appuyé leurs exhortations par les mesures prises par le gouvernement pour soulager les parents par rapport aux dépenses liées à la scolarisation des enfants. Il s’agit entre autres du programme des cantines scolaires et de  la mesure d’exonération des frais de scolarité. A en croire la délégation gouvernementale, il ne reste que la volonté des usagers des marchés et des gares routières pour que ces sites soient exempts du travail des enfants dans le Zou.

La descente des ministres fait suite au lancement, en 2023, de la campagne dénommée «Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence » soutenue par l’Unicef. Cette visite fait suite également à la mise en œuvre de l’accompagnement du gouvernement de Luxembourg dans le cadre de la lutte à travers le projet : « Soutien au gouvernement du Bénin pour la réalisation des droits des enfants à risque ou affectés par la traite, le travail des enfants et ses pires formes». Un projet qui se déploie dans les départements du Zou et du Couffo. Les délégations des deux partenaires techniques et financiers ont accompagné les ministres dans la campagne de sensibilisation qu’elles ont menée, hier, dans le Zou. A leurs côtés, on a noté aussi la présence des élus communaux et locaux, des dignitaires religieux et des représentants de la chefferie traditionnelle.

Il faut rappeler qu’au niveau national, il est noté entre 2014 et 2021 un fléchissement du taux d’enfants au travail, passant de 52,5 % à 19,9 %.