Tenant compte des réalités du coût de la vie et pour éviter une baisse significative du pouvoir d’achat des retraités et rentiers, le Conseil des ministres a procédé à un relèvement des pensions, dans les proportions comprises entre 30 % et 1 % suivant différentes tranches. C’est l’une des décisions issues du Conseil des ministres de ce mercredi 13 septembre.
En effet, la revalorisation des salaires des fonctionnaires de l’État, décidée par le gouvernement pour compter de décembre 2022 a induit, de facto, celle des pensions des retraités relevant du Fonds national des retraites du Bénin, mais le mécanisme opérationnel n’est pas automatique pour les retraités du secteur privé, les affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Les pensions de ceux-ci, contrairement à ceux régis par le Fonds national des retraites, n’ont pas connu de revalorisation, du moins jusqu’au Conseil des ministres de ce 13 septembre 2023. Selon Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, une telle dynamique appelle des mesures en faveur des pensionnés et rentiers du régime général de sécurité sociale géré par la Cnss, surtout que les pensions de ceux-ci, contrairement à ceux régis par le Fonds national des retraites, n’ont pas connu de revalorisation. A juste titre, le Conseil des ministres du mercredi 05 juillet a adopté des décrets qui induiront un relèvement des pensions dans les proportions comprises entre 20 % et 1 % suivant des tranches de pensions. S’agissant des rentes, qui sont concédées à titre temporaire, elles font l’objet d’une revalorisation au taux unique de 5,3 % plutôt qu’un taux dégradé par tranche comme pour les pensions. Ceci, afin de rester dans le même esprit de revalorisation qu’au niveau des pensions et ne pas créer une injustice sociale. Ces différentes augmentations prennent effet rétroactivement pour compter du 1er janvier 2023.
Une justice sociale
Selon le code de sécurité sociale, « le montant mensuel de la pension de vieillesse ou d’invalidité ne peut être inférieur à 60 % du salaire minimum interprofessionnel garanti du territoire national et ne peut être supérieur à 80 % de la rémunération mensuelle moyenne de l’assuré (…) ». Or, la pension minimum est actuellement de 24 000 F Cfa. Aussi, de façon spécifique, le Conseil a-t-il acté la revalorisation des pensions comprises entre 24 000 F Cfa et 25 900 F Cfa, pour les porter à 31 200 F Cfa. Quant aux pensions comprises entre 26 000 F Cfa et 75 000 F Cfa, elles connaîtront un relèvement de 20 % tandis que celles allant de 75 100 F Cfa à 85700 F Cfa seront portées à 90 000 F Cfa. S’agissant des pensions de la tranche de 85 800 F Cfa à 150 000 F Cfa, elles seront revalorisées à hauteur de 5 %, celles allant de 150 100 F Cfa à 152 900 F
Cfa seront portées à 157 500 F
Cfa. En ce qui concerne les pensions de la tranche de
153 000 F Cfa à 250 000 F Cfa,
elles connaîtront une revalorisation de 3 % ; celles allant de 250 100 F Cfa à 254 900 F Cfa seront portées à 257 500 F Cfa. Enfin, celles supérieures ou égales à 255 000 F Cfa bénéficieront d’un relèvement de 1 %. Au terme du Conseil des ministres de ce 13 septembre, le gouvernement a exhorté à nouveau les employeurs du secteur privé qui ne l’ont pas encore fait, à procéder à l’augmentation des salaires de leurs travailleurs dans le cadre du dialogue social interne de l’entreprise.
Il faut rappeler que l’aboutissement du dossier de revalorisation des salaires est le fruit de plusieurs mois de négociations entre gouvernants et partenaires, dont les grandes orientations ont été confiées à une commission technique. Mais ces mesures de revalorisation des salaires des agents de l’Etat ont été officialisées à l’issue du Conseil des ministres du 07 décembre 2022, à travers un relèvement indiciaire uniforme pour tous et des sursalaires différenciés, privilégiant les plus modestes. Le Smig est passé de 40 000 à 52 000 F Cfa, soit une hausse de 30 %.
Par cette décision prise en faveur des retraités, Patrice Talon reste sans doute attaché à sa vision de protéger les plus faibles et sa politique d’inclusion sociale, surtout lorsqu’on se rend à l’évidence qu’il y a quelques mois, dans le dossier d’assurance maladie universelle, il a engagé l’Etat à souscrire une police d’assurance au profit des retraités du secteur privé à faibles revenus. Les revalorisations produisent des effets sur les pensions de retraite, y compris pour les retraités actuels qui bénéficieront des implications du relèvement du point indiciaire.