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Migration-Education: Les clés pour capter les dividendes d’une migration responsable

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Albert Adagbè Albert Adagbè

Le Cadre de politique migratoire pour l’Afrique et son plan d’actions (2018-2030) est l’un des cadres continentaux qui offrent au continent l'occasion de mettre en synergie migration et développement. C’est l’une des clés,  pour capter les dividendes d’une migration responsable. Le Bénin, par ses initiatives récentes, est sur la bonne voie grâce à une bonne base juridique pour réformer tout le secteur de l’éducation surtout l’Enseignement et la Formation technique professionnelle.

Par   Albert ADAGBE, le 06 sept. 2024 à 05h52 Durée 2 min.
#Education

Le plan d’actions du Cadre de politique migratoire pour l’Afrique offre neuf (09) domaines que sont: gouvernance de la migration; migration de main d’œuvre et d’éducation; engagement de la diaspora; gouvernance frontalière;  migration irrégulière; déplacement forcé;  migration interne; migration et commerce; et les onze questions transversales.

Les instruments suivants :

 Le Cadre de politique migratoire pour l’Afrique ;

 Le plan d’action ;

 Le protocole au traité instituant la Communauté économique africaine (traité d’Abuja de 1991) relatif à la libre circulation des personnes, le droit de résidence et le droit d’établissement ;

 Le protocole du traité d’Abuja de 1991 instituant la Zone de libre -échange continentale (Zlec) ;

marquent un engagement à utiliser pleinement et exploiter les opportunités socio-économiques en Afrique à travers la gestion de la mobilité pour exploiter le potentiel de développement de l’Afrique.

Malgré l’existence de ces instruments, il y a toujours des chiffres effrayants sur la migration illégale, le trafic des personnes, et on a tendance à dire que les pays n’appliquent pas les instruments ci-dessus. A six  ans de l’échéance, il ne semble pas que des efforts soient faits quand on regarde à l’échelle du continent africain. Mais dans des pays, des actions se font pour ne citer que le cas du Bénin.

Une première démarche est de s’assurer que les Etats comprennent et mettent en œuvre les instruments, c’est ce qui explique les panels qu’organisent les institutions de l’U.A.

Il faut noter que le rapatriement et la réadmission efficace et durable des migrants irréguliers exigent une coopération et une entente mutuelle entre les Etats d’origine et de destination, et ne devraient pas compromettre la libre circulation des personnes sur le continent.

En effet, la réintégration fait référence au processus de réincorporation d’une personne dans sa communauté ou son Etat d’origine et peut, entre autres, impliquer une assistance socio-économique et une coopération avec la communauté à laquelle elle retourne.

La réintégration peut être une stratégie importante pour prévenir d’autres migrations irrégulières.

Migration de la main-d’œuvre et éducation

Le Bénin a mis l’emphase sur la qualité de la main-d’œuvre et n’hésite pas à recourir aux compétences extérieures si, à l’intérieur du pays, la ressource humaine n’est pas disponible. Pour amoindrir les déficits en ressources humaines de qualité, les offres de formation de courte durée avec des options permettant des formations tout au long de l’année scolaire et toute la vie, sont en train d’être mises en place. Le Bénin s’est doté d’une bonne base juridique pour réformer tout le secteur de l’éducation surtout l’Enseignement et la Formation technique professionnelle (Eftp).

 Actuellement, le pilotage du secteur reçoit une expertise avérée qui travaille sur tous les compartiments d’un enseignement technique et d’une formation professionnelle, avec une implication accentuée du secteur privé afin de régler les situations d’inadéquation formation-emploi. La loi-cadre sur la stratégie de l’Eftp est une garantie de pérennisation de ce secteur.

Six lycées scientifiques, deux écoles normales, trente lycées techniques et sept écoles de métiers de référence sont prévus et sont déjà en voie de réalisation au Bénin ; des formateurs sont en renforcement des capacités en France pour revenir former dans ces centres de formation.

Les apprenants béninois dans la nouvelle approche seront bien accompagnés par des conseillers en orientation afin de finir définitivement avec les orientations hasardeuses de la jeunesse dans des filières qui ne sont pas compatibles avec leurs potentialités. On peut, sans risque de se tromper, dire que le Bénin sort des sentiers battus.

Un dispositif d’assurance-qualité est prévu pour mettre le système aux normes internationales.

Tout cet arsenal que le Bénin met en place permettra à moyen terme de capter les dividendes d’une migration responsable.

Des réflexions au niveau continental ont prévu la mise sur pied d’une agence africaine d’accréditation qui développera et surveillera les normes de qualité de l’éducation, en vue d’élargir la mobilité des étudiants à travers le continent. Les pays de l’espace Uemoa organiseront prochainement leur Baccalauréat sous un format unique pour permettre de renforcer la sécurité des diplômes et les inscriptions dans les universités. Les expérimentations ont connu du succès dans l’organisation du Baccalauréat format Uemoa.  Les autres Communautés économiques régionales développeront les stratégies allant dans le sens de mutualiser les ressources pour avoir des diplômes de même contenu.

L’agenda 2063 stipule que l’élimination de la pauvreté sera réalisée, entre autres, en investissant dans les capacités productives (compétences et atouts) de notre population. Il appelle également à renforcer l’éducation et la formation techniques et professionnelles grâce à l’intensification des investissements.

La mise en place d’un consortium de centre d’Eftp de haute qualité au Bénin émane du souci des autorités béninoises d’offrir des opportunités aux jeunes pour sortir du filet infamant de la migration clandestine.

Le Bénin, sous peu, sera un modèle de la formation technique et professionnelle très attractif

Acteur du système éducatif béninois adagbe1@gmail.com