Du souci pour les auteurs d’infractions qui, grâce à leurs nombreuses identités, réussissaient à échapper à la Police républicaine. Le Bénin disposera, dans quelques jours, d’un fichier automatisé des empreintes criminelles digitales. Ainsi, sur la base des traces et indices recueillis sur les scènes de crimes ou lieux d’infractions, ils seront désormais très vite identifiés pour répondre de leurs actes.
En effet, le Bénin a consenti de gros investissements afin que tous les commissariats d’arrondissement soient dotés du matériel adéquat pour signaliser toute personne interpellée. Pour équiper toutes les unités, le gouvernement a mis les bouchées doubles. Aujourd’hui, aucun individu ayant fait l’objet d’une infraction ne peut être déféré devant le parquet, sans avoir été préalablement signalisé.
A cet effet, grande sera la contribution du Centre de documentation de sécurité publique (Cdsp) qui a pour objectif principal la mise en place et la gestion de la base de données criminelles nationales. Sa mission est de collecter les informations policières, de les traiter, de les normaliser afin qu’en cas de besoin, elles soient utiles de façon générale et à tout ce qui a rapport avec la sécurité publique.
Il y a quelques années au Bénin, explique son directeur, le commissaire principal de police Denis Ogan, ce n’était pas facile d’identifier formellement les personnes qui ont des soucis avec la loi, celles ayant commis un certain nombre d’infractions. « La même personne avait deux, trois à quatre noms. Mais, avec le travail qui est en train d’être fait au niveau du centre, on peut être sûr de l’identité de toute personne qui a commis une infraction au Bénin, puisqu’elle fera forcément l’objet de signalisation. C’est ce qu’on appelle communément ficher les gens », poursuit-il.
Accompagnement de tous
En effet, le Cdsp procède à la signalisation de toutes les personnes impliquées dans les infractions à la loi pénale. « Désormais, cette signalisation se fait avec le recueil et le traitement des empreintes digitales », précise Dénis Ogan. « Aujourd’hui, la seule technique pour identifier de façon claire et sûre une personne, c’est la prise de ses empreintes digitales. A l’arrivée, il y a une base fiable d’empreintes qui est générée. Elle permet, en cas de recherche de toute personne ayant commis une infraction, de faire la comparaison des empreintes digitales », clarifie-t-il.
A supposer qu’il y ait eu vol dans une maison et que les hors-la-loi aient laissé des traces. La police technique et scientifique, explique Denis Ogan, va se rendre sur les lieux pour recueillir les traces. Une fois le fichier automatisé des empreintes digitales mis en place, les indices fraîchement recueillis feront l’objet de comparaison avec la base de données qui existe au niveau du Cdsp. « Désormais, une personne ne pourra plus être condamnée à la place d’une autre. Avec cet outil moderne qui deviendra réalité dans quelques jours, nous saurons avec qui nous avons à faire de façon formelle », rassure-t-il, un peu plus loin.
En effet, toute personne qui commet une infraction au Bénin, doit être formellement identifiée par ses empreintes. Le policier qui interpelle quelqu’un, est désormais sûr de celui qu’il a en face. Il a devant lui, une personne dont les empreintes sont dans la base de données. Cette assurance étant avérée au niveau de la police judiciaire, le juge est également assuré que celui qu’il condamne est réellement l’auteur de l’infraction commise.
Mais, pour la réussite de la dynamique en cours, il faut l’engagement et l’implication de tous. Un certain nombre de comportements sont donc recommandés aux populations.
Ainsi, par rapport aux vols par effraction où les auteurs passent par devers la clôture ou endommagent les portes des maisons, puis s’enfuient, il est important que les populations informent la police. De même, il leur est demandé de ne plus polluer les lieux de la scène du crime ou toucher n’importe comment aux objets. Elles ont l’obligation de tout laisser en l’état, pour ne pas brouiller les pistes ou faire disparaitre les indices. C’est à la police technique et scientifique qu’il revient de relever les traces qui vont ensuite faire l’objet de comparaison avec la base de données d’empreintes criminelles existante afin de retrouver les auteurs, si ces derniers avaient préalablement été déjà fichés.