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Patrice Talon à propos du système partisan béninois: « La compétition politique ne doit pas se faire au détriment du pays »

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Le président de la République s'est prononcé sur le processus électoral en cours et exhorté les partis politiques, notamment les Ld, à prioriser la collaboration Le président de la République s'est prononcé sur le processus électoral en cours et exhorté les partis politiques, notamment les Ld, à prioriser la collaboration

Le seul véritable souci qui guide la gouvernance au sommet de l’Etat, c’est la quête permanente de l’unité et du dialogue entre les Béninois. Dans un entretien télévisé, mardi 4 novembre, Patrice Talon, président de la République, l’a clairement affirmé. Cette sortie médiatique, à terme, fait mieux comprendre les différents rebondissements dans l’actualité politique, ces derniers jours. Et il était sans langue de bois.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 05 nov. 2025 à 07h53 Durée 3 min.
#Système partisan béninois #Patrice Talon

Le politiquement correct n’est pas le fort de Patrice Talon. Le langage direct, quoi qu’en soit le prix, reste et demeure son leitmotiv. Il l’a encore démontré au cours de sa sortie médiatique, hier, en pleines secousses politiques et électorales, sans mots couverts.

Sa conviction tout au long des processus électoraux depuis son accession à la magistrature suprême, c’est que « La compétition politique ne doit pas se faire au détriment du pays ». Savoir cela permet de comprendre les différents réajustements du cadre légal afférent aux élections et aux partis politiques.

« C’est le président Boni Yayi qui est à l’origine de tout ce qui s’est passé en 2019… J’ai prié pour que la foi ait raison des positions du président Boni Yayi. Mais rien n’y fit », a déclaré Patrice Talon, tout en levant un coin de voile sur les incidents malheureux survenus pendant les échéances électorales de cette année, qui ont connu la disqualification des Forces cauris pour un Bénin émergent, en ce moment sous l’égide de l’ancien président de la République. Ce qui, se rappelle-t-on, avait abouti à ce qu’on a appelé « le parlement monocolore ».

Le dialogue national suscité et les différentes démarches pour une conciliation des politiques n’y ont rien pu. Le chef de l’Etat soutient même avoir tenté longuement d’amadouer le camp en face, avec des possibilités de faire des concessions, en vain. «J’ai été constamment dans cette dynamique de rediscuter avec toutes les parties », martèle-t-il.

Parlant d’incitation au dialogue permanent, Patrice Talon est encore revenu sur les griefs portés contre le nouveau cadre électoral. « Le code électoral a certes placé la barre haut pour tout le monde. Mais il a surtout prédisposé tout le monde à tendre la main aux autres pour qu’après les élections, ils ne se regardent plus comme des ennemis… On ne peut pas construire le pays quand on a l’impression qu’il y a une partie du pays qui est contre une autre », insiste le président de la République. Une véritable ambition de changer les paradigmes mais qui peine apparemment à se concrétiser à cause de résistances politiciennes en face. Mais Patrice Talon ne perd pas espoir. « Pour un pays à construire, le consensus est indispensable… Il faut mettre les vérités ensemble pour construire un peuple », laisse-t-il comme un testament.

Mais pour l’avenir, concernant « Les Démocrates », rien n’est encore perdu. La possibilité des différents accords pour les élections législatives reste sur la table. « Les 20 %, c’est une technique pour amener tout le monde à se parler. Si « Les Démocrates» avaient signé un accord de gouvernance ou un accord parlementaire avec les Fcbe, leur duo candidat ne serait pas tombé… Ils ont choisi de marcher sur le fil du rasoir », illustre le président de la République, avant de lancer un appel aux dissidents de « Les démocrates» et des partis de la mouvance à entamer un dialogue. Le candidat de la mouvance présidentielle ne sera pas du reste. « Je voudrais exhorter « Les Démocrates » à rester ouverts à tout.

Si leur idéal n’a pas prospéré là où ils étaient, il ne faut pas qu’il meure… Il faut préserver la concorde, l’unité… », conclut le président de la République.