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Pérennité du programme des cantines scolaires: La contribution des parents bientôt sollicitée

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Dans les prochains jours, les parents d’élèves seront amenés à contribuer à l’alimentation scolaire des apprenants des écoles primaires publiques. Au détour d'une rencontre d’échanges avec les professionnels des médias, Salimane Karimou, ministre des Enseignements maternel et primaire, a expliqué la pertinence de l’approche. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 17 août 2023 à 08h07 Durée 4 min.
#programme des cantines scolaires
La contribution des parents d’élèves à l’alimentation scolaire des apprenants s’avère nécessaire pour la pérennité du programme des cantines scolaires.
Au cœur de la politique éducative, les cantines scolaires constituent l’un des programmes phares du gouvernement de Patrice Talon. Si l’Etat et ses partenaires ont assuré la prise en charge intégrale de sa mise en œuvre, les communautés pourraient, dans les prochains jours, être sollicitées aux fins d’apporter leur contribution. C’est une question de responsabilité, a indiqué Salimane Karimou, ministre des Enseignements maternel et primaire. « En termes de responsabilité et de devoir, le premier devoir du parent, c’est de donner à manger à l’enfant. Le rôle de l’école, c'est d'instruire, c’est d’éduquer. Ce n’est pas de donner à manger. Quand vous lisez notre Constitution, cela y est bien inscrit. C’est aussi le cas, lorsqu’on parle de scolarisation universelle », fait savoir le ministre Salimane Karimou. Il explique que ce devoir de l’Etat n’exclut pas la responsabilité parentale. Partant du fait qu’il est inscrit dans la Constitution que l’Etat crée les conditions pour assurer une bonne éducation, une éducation de qualité pour tous, le ministre des Enseignements maternel et primaire laisse entendre que le programme des cantines scolaires se retrouve logé dans les conditions que l’Etat crée afin de pouvoir maintenir les enfants à l’école. Ceci n’est pas son premier rôle, insiste-t-il. 
« Le parent qui met son enfant à l’école, doit pouvoir lui donner à manger. D’ailleurs, l’Etat ne donne qu’un seul repas par jour de classe. La belle preuve, les apprenants sont déjà en vacances. Ne vont-ils pas manger? », s’est interrogé le ministre. Il explique que la contribution des communautés se justifie d’autant plus que l’Etat met à disposition des vivres nature, que d’aucuns appellent des vivres secs, et qu’il faudra les transformer en aliments consommables. C’est à juste titre que  l’Etat suggère qu’il soit réalisé dans chaque école à cantine scolaire, un jardin scolaire ou un champ scolaire.

Un effort minimal

« Il y a des communautés qui ont pris des initiatives heureuses. Des localités dans lesquelles les populations offrent elles-mêmes le petit déjeuner. Ce sont des exemples qu’il faut montrer et valoriser pour susciter l’adhésion des autres. Débourser 25 ou 50 F Cfa dans le meilleur des cas ; un parent qui a envoyé son enfant à l’école ne peut pas en manquer. Nous l’entendons aujourd’hui comme une obligation pour les parents. Il y a un minimum d'efforts à fournir par chaque parent », a soutenu le ministre Salimane Karimou. Selon l’autorité en charge du sous-secteur des Enseignements maternel et primaire, même les partenaires techniques et financiers exigent aujourd’hui que la communauté apporte sa contribution. « C’est d’ailleurs naturel. On ne peut tout attendre des autres », a-t-il souligné en rappelant qu’une agence a été mise en place pour la gestion des cantines scolaires. Désormais, selon le ministre, toutes les écoles primaires publiques du Bénin auront leurs cantines scolaires. Et chaque école ayant une cantine, aura son point d’eau, une cuisine bien réalisée, un magasin aux normes et un réfectoire pour les enfants afin d’éviter que les enfants ne mangent dans les salles de classe, ou sur leurs tables et bancs. « Chaque parent doit assumer ses responsabilités et apporter sa contribution. Nous laissons cela à l’initiative de chaque collectivité territoriale. Cela peut varier d’une commune à une autre, d’un arrondissement à un autre. 25 F ou 50 F par endroits, cela n’est pas au-dessus des moyens des parents, il faut y mettre de la bonne volonté », a indiqué Salimane Karimou. Il faut noter que le budget consacré aux cantines scolaires est passé de 1,5 milliard en 2016 à 48,7 milliards en 2022. Le nombre d’enfants pris en charge a évolué de 380.622 en 2017 à 1 135 350 en 2022, soit un taux de couverture de 75% en 2022 contre 30 % en 2016 ■