La Nation Bénin...
Le gouvernement franchit une étape décisive dans la
transition énergétique. En actualisant la Politique nationale de maîtrise
d’énergie 2020-2030 et la stratégie pour les cinq prochaines années, le
gouvernement affiche une vision claire. La validation de ces documents vise en
effet à réduire la consommation énergétique du pays, améliorer l'efficacité des
usages et promouvoir les sources d’énergies renouvelables.
L’actualisation de la Politique nationale de maîtrise
d’énergie se justifie principalement par l’évolution du cadre institutionnel du
secteur de l’énergie, pour tenir compte de la dissolution de l’Agence béninoise
d’électrification rurale et de maîtrise d’énergie qui était la principale
structure administrative opérationnelle dans la promotion et le développement
de la maîtrise d’énergie.
Sa mise à jour et son opérationnalisation à travers sa
stratégie 2025-2030 permettront, à terme, aux consommateurs d’avoir accès à
moindre coût aux services énergétiques de qualité, sécurisés, durables et
efficaces.
Elle postule en effet qu’«À l’horizon 2030, la maîtrise
d’énergie au Bénin garantit la réduction considérable de la consommation, de la
dépendance et des dépenses énergétiques sans préjudice de la qualité des
services énergétiques ».
A cet effet, elle vise à mettre en place les cadres de
planification, d’orientation, de coordination et de suivi-évaluation. Il en
découle des actions relatives à l’efficacité énergétique, aux économies
d’énergie dans tous les secteurs, aux mécanismes d’intervention plus cohérents.
S’inscrivent dans cette logique, le renforcement des cadres institutionnel et
juridique existants, la création des mécanismes de financement en soutien au
développement des actions de maîtrise d’énergie en général.
Dans son ossature, la Poname repose sur trois axes
stratégiques que sont l’adaptation de l’offre énergétique à une demande
optimisée, la gestion durable de la biomasse et des produits pétroliers et le
renforcement du cadre institutionnel, réglementaire et technique. Ces axes
intègrent des actions concrètes telles que l’audit énergétique des bâtiments
publics et privés, la promotion des équipements économes en énergie, la
normalisation et l’étiquetage énergétique, et la diffusion de technologies
améliorées de cuisson.
La stratégie 2025-2030 prévoit une gouvernance renforcée,
un système de suivi-évaluation opérationnel, une mobilisation de financements
(État, partenaires techniques et financiers, et mécanismes carbone), et une
intégration transversale de la maîtrise d’énergie dans les secteurs clés
(bâtiments, transports, industrie, éclairage public).
La Poname est alignée avec d’autres politiques énergétiques et climatiques nationales, notamment la Politique nationale de développement des énergies renouvelables (Ponader), la Contribution déterminée au niveau national (Cdn), et le Plan national d’adaptation (Pna). En ce sens, elle constitue un levier essentiel pour la transition énergétique et le développement durable au Bénin.
Comme la Ponader
L’actualisation de la Poname va de pair avec celle de la
Politique nationale de développement des énergies renouvelables (Ponader). La
Ponader est un cadre stratégique mis en place par le gouvernement pour
orienter, structurer et promouvoir l’exploitation durable des sources
d’énergies renouvelables notamment solaire, éolienne, hydraulique, biomasse,
etc.
Au Bénin, cette Politique vise à «faire des énergies
renouvelables la source prioritaire de la satisfaction durable et optimale des
besoins énergétiques nationaux à l’horizon 2030 ». Sa mise en œuvre permettra à
notre pays d’œuvrer davantage à la réduction des émissions de gaz à effet de
serre, de mieux s’adapter aux changements climatiques et de favoriser l’accès à
tous et à moindre coût aux énergies renouvelables. Ce faisant, elle contribuera
au développement durable et à la promotion des activités socioéconomiques du
monde rural par une énergie moderne.
La Ponader servira ainsi de cadre de référence
d’élaboration et d’exécution des projets et programmes d’énergies renouvelables
dans notre pays. Elle traduit la volonté du gouvernement d’orienter et de
coordonner toutes les interventions dans le sous-secteur, tant des acteurs
publics, parapublics que privés.
Pour en assurer l’efficacité, elle est dotée d’une stratégie de mise en œuvre sur la période 2025-2030, destinée à induire des résultats objectifs pour en favoriser l’évaluation.
Schéma directeur aussi
Dans la même logique, le gouvernement ambitionne
d’optimiser les investissements en priorisant leur rentabilité économique et
technique afin d’éviter les surcoûts liés à des infrastructures mal
dimensionnées ou redondantes d’une part et améliorer la qualité de la fourniture
d’électricité en corrigeant les insuffisances liées aux surcharges fréquentes,
aux pertes techniques élevées et à la qualité de service qui reste perfectible
d’autre part. C’est pour cela qu’il a commandité des études qui sont en cours
et qui vont permettre la réalisation du Schéma directeur des postes sources
haute tension/moyenne tension et des réseaux moyenne tension du Bénin à
l’horizon 2040.
En effet, à la suite du diagnostic des réseaux
électriques du Bénin, réalisé en 2024, il a été demandé à une société
spécialisée de proposer à la Société béninoise d’Energie électrique (Sbee), des
outils et des études stratégiques pertinentes pour optimiser le développement
des réseaux de distribution d’électricité au Bénin, en cohérence avec les
objectifs nationaux d’électrification.
Les documents qui seront élaborés contribueront à
anticiper les besoins énergétiques futurs face à une croissance démographique
et économique rapide et à prévoir des infrastructures capables d’accueillir les
charges futures, notamment pour l’électrification rurale et le développement
des zones industrielles et périurbaines.
Les études aideront aussi à moderniser les réseaux et
accélérer la transition énergétique en standardisant progressivement les
réseaux à une tension uniforme de 20 kV pour améliorer leur efficacité, leur
fiabilité et réduire les coûts d’investissement et de maintenance. Elles
permettront également de mettre en œuvre une politique d’enfouissement des
réseaux dans les zones urbaines denses, en débutant par Cotonou, afin de
réduire les risques climatiques et améliorer l’esthétique urbaine.
Les documents qui sortiront des travaux aideront aussi à
conduire un processus de transfert de compétences vers les ingénieurs de la
Sbee, incluant une formation à l’utilisation de l’outil de planification
installé et aux méthodes de planification des réseaux et à accroître
l’autonomie de la Sbee dans la gestion des projets d’infrastructures
électriques, réduisant ainsi la dépendance aux experts externes.
Précisons que dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d'action du gouvernement 2016-2021, notamment en son Pilier 3, il est prévu l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et en son axe stratégique 6 l’accès à l'électricité en milieu rural. Le gouvernement a alors adopté, en septembre 2018, un Plan directeur d'électrification rurale qui prévoit l'électrification par raccordement au réseau conventionnel de 1274 localités rurales d'ici 2030 et la densification et/ou l'extension du réseau dans les localités périurbaines déjà électrifiées.