La Nation Bénin...
La professeure Dandi Gnamou a
officiellement pris les rênes de la Haute cour de Justice. La passation de
charges entre elle et la présidente sortante, s’est déroulée ce lundi 4 mars,
dans l’enceinte de l’institution à Porto-Novo, en présence de plusieurs
présidents d’institutions dont le président de l’Assemblée nationale, Louis
Vlavonou.
Paraphe et signature des procès-verbaux,
échange de parapheurs et allocutions. Ce sont les temps forts, ce lundi, de la
cérémonie de passation de charges entre la professeure Dandi Gnamou et Cécile
Marie José de Dravo Zinzindohoué, respectivement présidentes entrante et
sortante de la Haute cour de Justice.
D’entrée de jeu, la présidente sortante a rendu grâce à Dieu pour lui
avoir permis de prendre les rênes de la haute juridiction en 2018 et pour
l’avoir assistée jusqu’au terme du mandat. Elle exprime ensuite sa gratitude au
président de la République, Patrice Talon pour avoir porté son choix sur sa
personne comme conseiller à la Cour constitutionnelle. Ce qui lui a donné l’occasion
de se faire élire à la tête de la Haute cour de Justice. Cécile Marie José de
Dravo Zinzindohoué se réjouit de l’exaltante et riche expérience qu’elle a
faite au niveau de la haute juridiction qu’elle s’est engagée à doter,
d’intelligence avec le collège des juges, de moyens juridiques, matériels et
humains nécessaires pour en faire véritablement un instrument privilégié de
lutte contre la corruption et l’impunité des gouvernants. Elle félicite le
collège des juges de sa mandature pour avoir su mener avec détermination,
d’âpres luttes pour la stabilisation et la sauvegarde de la haute juridiction,
son ancrage institutionnel, son rayonnement et sa visibilité. Cécile Marie José
de Dravo Zinzindohoué invite la nouvelle mandature à poursuivre l’œuvre entamée
par les précédentes dans le cadre de la lutte contre la corruption et
l’impunité des gouvernants. Dans cette perspective, le défi majeur qui reste à
relever reste l’opérationnalisation juridictionnelle de la Haute cour de
Justice. Et la condition essentielle pour y arriver, réside dans l’amendement
urgent des textes qui la régissent.
Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué exprime
ses vives félicitations à Dandi Gnamou pour sa brillante élection à la tête de
la Haute cour de Justice. Selon elle, l’unanimité faite autour de sa personne
ne traduit que trop cette renommée qui fait de Dandi Gnamou, une femme méritante
et pétrie d’expériences, capable de relever maints défis dans le plus grand
calme, la plus grande sérénité, le tout n’excluant point la fermeté lorsque les
circonstances l’exigent.
Unanimité toute méritée
Dandi Gnamou a dit sa gratitude à tous les
artisans de sa nomination comme conseiller à la Cour constitutionnelle puis à
la tête de la Haute cour de Justice, 8e mandature. La présidente entrante prend
déjà la mesure de l’enjeu dont surtout l’opérationnalisation juridictionnelle
de la haute juridiction qui depuis sa création n’a jugé personne. Elle
sollicite le soutien de l’Assemblée nationale pour que soient levés les goulots
d’étranglement qui empêchent l’institution de jouer son rôle de lutte contre la
corruption et l’impunité des membres de l’Exécutif. Dandi Gnamou croit
fermement en la force de la nation béninoise et en la capacité du pouvoir
judiciaire à surmonter les défis avec résilience et détermination. Elle met devant ses responsabilités le
Parlement à qui reviennent le droit de poursuite et la mise en accusation des
hauts responsables de la République dont le chef de l’Etat et les ministres en
cas de manquement grave à leurs devoirs. Dandi Gnamou salue le choix du Bénin
qui a prévu, dans sa Constitution, de pouvoir demander des comptes à l’Exécutif
et son chef. Cela, contrairement à d’autres pays qui ont pris le contre-pied en
inscrivant dans leur loi fondamentale, l’irresponsabilité du président de la
République en s’inspirant de l’idée que le roi, émanation de Dieu ne peut mal
faire. « La Haute cour de Justice est bien plus qu’une institution judiciaire
qui incarne la quintessence de la démocratie béninoise», a souligné la
professeure de Droit public des Universités. La présidente de la Haute cour de
Justice loue cette option qui lie la démocratie à la redevabilité, à la
responsabilité.
Un bilan élogieux à l’actif de la
présidente de Dravo
La 7e mandature de la Haute cour de Justice
(Hcj) a marqué les esprits avec un bilan très remarquable même si les
difficultés persistent pour ce qui est de sa fonctionnalité juridictionnelle.
Elle a eu un bilan élogieux matérialisé entre autres par la modernisation de
l’administration, un ancrage institutionnel et une visibilité nationale et
internationale. Ce point a été présenté par le secrétaire général de la Haute
cour de Justice, Dr Thierry Bidouzo. Selon lui, en matière administrative, de
nombreuses actions ont été menées dans le sens de l’amélioration des conditions
de travail, à la fois en termes de cadre de travail et de moyens de travail. Il
cite, entre autres, la réfection des locaux, la connexion à meilleur débit,
l’installation d’un logiciel de gestion des stocks, le séminaire de formation
du personnel, l’installation de la Commission administrative paritaire (Cap) et
la dématérialisation de l’administration. Par ailleurs, des efforts ont été
faits en vue d’un repositionnement institutionnel à travers notamment
l’adoption d’un nouveau logo et la réalisation d’un site internet.
Le domaine scientifique a été marqué par une
série d’actions. Un nouveau souffle a été donné aux activités scientifiques de
la haute juridiction sous l’impulsion de la présidente sortante, Cécile Marie
José de Dravo Zinzindohoué. En dehors des colloques, il y a eu des séminaires
et ateliers. Il a été institué l’Annuaire de la Haute cour de Justice dont le
premier numéro pour l’année 2022 est paru. Des réflexions théoriques et des
travaux pratiques ont été également menés sur les hautes cours de justice. Ils
se matérialisent entre autres par la publication des Actes de différents
séminaires et des audiences juridictionnelles de simulation.
Mieux, la 7e mandature de la Hcj a existé à
l’international non seulement à travers les visites de travail reçues et
effectuées auprès des juridictions sœurs en Afrique, en Europe, en Amérique et
en Asie mais aussi à travers la participation à divers colloques et activités
scientifiques internationaux.