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Procès Boko-Homéky: La Cour prononce un jugement avant dire droit (Un délai de cinq jours accordé aux prévenus pour reconstituer leurs conseils)

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A l’audience du jeudi 23 janvier, troisième jour du procès impliquant les prévenus Olivier Boko, Oswald Homéky et compagnie dans le dossier ‘’Complot contre la sûreté de l’Etat’’, la Cour a accordé un délai supplémentaire de cinq jours aux prévenus afin de leur permettre de reconstituer leurs conseils. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 24 janv. 2025 à 06h47 Durée 3 min.
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Le jugement avant dire droit est un jugement par lequel, avant de statuer au fond, le juge ordonne une mesure préalable destinée soit à instruire la demande ou à régler un incident portant sur une telle mesure, soit à régler provisoirement la situation des parties. Dans le cas d’espèce, les conseils des prévenus Olivier Boko, Oswald Homéky et compagnie dans le procès relatif au complot contre la sûreté de l’Etat, se sont déconstitués à l’audience du mardi 21 janvier, protestant contre la composition de la Cour. Ils exigeaient notamment que le nombre de magistrats soit porté à cinq conformément aux dispositions du code de procédure pénale en matière criminelle, alors que le procureur spécial y a opposé un avis contraire, expliquant que la composition de trois magistrats, répond aux dispositions spécifiques de la loi régissant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). La Cour s’alignant sur l’avis du ministère public, a pris acte de la déconstitution des conseils des prévenus et saisi le bâtonnier aux fins de la commission d’office d'avocats pour les prévenus, constatant qu’ils en sont toujours dépourvus à l’audience du mercredi 22 janvier.

La situation n’ayant pas évolué à l’audience de ce jeudi 23 janvier, troisième jour du procès, la Cour par un jugement avant dire droit et suivant une réquisition du procureur spécial, Mario Mètonou, a accordé un délai supplémentaire de cinq jours aux prévenus pour constituer leurs conseils, et demandé au ministère public d’effectuer les diligences nécessaires à cette fin, afin que le procès reprenne le mardi 28 janvier.

Les débats

Il faut noter qu’au cours des débats ayant précédé ledit jugement, les prévenus ont exposé leurs conditions de détention et déclaré à la Cour, qu’elles sont des plus extrêmes et ne leur permettent pas d’entrer en contact avec des avocats. “Nous sommes enfermés 24h/24. C’est une détention particulière que je vis. Que le procureur spécial nous facilite la vie et nous allons consulter des avocats. Qu’on nous permette de recevoir autant d’avocats chaque jour pour discuter et recevoir nos parents pour faire les courses nécessaires. Il nous faut une quinzaine de jours”, a déclaré l’homme d’affaires Olivier Boko à la barre. Ces propos ont été appuyés par l’ancien ministre Oswald Homéky qui ajoute que le procureur spécial sait très bien ce qu’il y a à faire pour faciliter leurs conditions de détention et par la même occasion leur permettre de reconstituer leurs conseils. “On ne peut pas permettre à tous les avocats du Bénin de faire le déplacement vers leur maison d’arrêt. Qu’il nous communique la liste des avocats ou de leurs parents et il n’y a pas de raison qu’on ne leur facilite pas la tâche”, a répondu le procureur spécial Mario Mètonou. A cette préoccupation, Olivier Boko répond : “Pour avoir cette liste, il nous faut échanger avec nos parents. Je souhaite qu’on allège nos conditions pour que nous puissions la constituer”.

C’est à l’issue de ces échanges que le procureur spécial a livré sa réquisition avant le jugement avant dire droit et invité la Cour à accorder aux prévenus un délai supplémentaire de cinq jours. Il prend l’engagement d’entrer en contact avec l’Agence pénitentiaire du Bénin pour la satisfaction des doléances des prévenus.