La Nation Bénin...
A
l’audience du jeudi 23 janvier, troisième jour du procès impliquant les
prévenus Olivier Boko, Oswald Homéky et compagnie dans le dossier ‘’Complot
contre la sûreté de l’Etat’’, la Cour a accordé un délai supplémentaire de cinq
jours aux prévenus afin de leur permettre de reconstituer leurs conseils.
Le
jugement avant dire droit est un jugement par lequel, avant de statuer au fond,
le juge ordonne une mesure préalable destinée soit à instruire la demande ou à
régler un incident portant sur une telle mesure, soit à régler provisoirement
la situation des parties. Dans le cas d’espèce, les conseils des prévenus
Olivier Boko, Oswald Homéky et compagnie dans le procès relatif au complot
contre la sûreté de l’Etat, se sont déconstitués à l’audience du mardi 21
janvier, protestant contre la composition de la Cour. Ils exigeaient notamment
que le nombre de magistrats soit porté à cinq conformément aux dispositions du
code de procédure pénale en matière criminelle, alors que le procureur spécial
y a opposé un avis contraire, expliquant que la composition de trois
magistrats, répond aux dispositions spécifiques de la loi régissant la Cour de
répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). La Cour
s’alignant sur l’avis du ministère public, a pris acte de la déconstitution des
conseils des prévenus et saisi le bâtonnier aux fins de la commission d’office
d'avocats pour les prévenus, constatant qu’ils en sont toujours dépourvus à
l’audience du mercredi 22 janvier.
La situation n’ayant pas évolué à l’audience de ce jeudi 23 janvier, troisième jour du procès, la Cour par un jugement avant dire droit et suivant une réquisition du procureur spécial, Mario Mètonou, a accordé un délai supplémentaire de cinq jours aux prévenus pour constituer leurs conseils, et demandé au ministère public d’effectuer les diligences nécessaires à cette fin, afin que le procès reprenne le mardi 28 janvier.
Les débats
Il
faut noter qu’au cours des débats ayant précédé ledit jugement, les prévenus
ont exposé leurs conditions de détention et déclaré à la Cour, qu’elles sont
des plus extrêmes et ne leur permettent pas d’entrer en contact avec des
avocats. “Nous sommes enfermés 24h/24. C’est une détention particulière que je
vis. Que le procureur spécial nous facilite la vie et nous allons consulter des
avocats. Qu’on nous permette de recevoir autant d’avocats chaque jour pour
discuter et recevoir nos parents pour faire les courses nécessaires. Il nous
faut une quinzaine de jours”, a déclaré l’homme d’affaires Olivier Boko à la
barre. Ces propos ont été appuyés par l’ancien ministre Oswald Homéky qui
ajoute que le procureur spécial sait très bien ce qu’il y a à faire pour
faciliter leurs conditions de détention et par la même occasion leur permettre
de reconstituer leurs conseils. “On ne peut pas permettre à tous les avocats du
Bénin de faire le déplacement vers leur maison d’arrêt. Qu’il nous communique
la liste des avocats ou de leurs parents et il n’y a pas de raison qu’on ne
leur facilite pas la tâche”, a répondu le procureur spécial Mario Mètonou. A
cette préoccupation, Olivier Boko répond : “Pour avoir cette liste, il nous
faut échanger avec nos parents. Je souhaite qu’on allège nos conditions pour
que nous puissions la constituer”.
C’est à l’issue de ces échanges que le procureur spécial a livré sa réquisition avant le jugement avant dire droit et invité la Cour à accorder aux prévenus un délai supplémentaire de cinq jours. Il prend l’engagement d’entrer en contact avec l’Agence pénitentiaire du Bénin pour la satisfaction des doléances des prévenus.