La Nation Bénin...
Le gouvernement ambitionne de bâtir, à l’horizon 2028, un
système de protection sociale équitable et durable, en cohérence avec les
priorités nationales de développement et les engagements internationaux du
Bénin. La stratégie vise en particulier à lutter contre la pauvreté et
l’exclusion.
Dans un contexte de transformation économique soutenue,
le Bénin mise sur un système de protection plus équitable et durable pour
réduire la vulnérabilité et renforcer le capital humain. Le gouvernement entend
ainsi consolider les acquis en matière de protection sociale au cours de la
période 2026-2028. C’est ce qui ressort du Document de programmation budgétaire
et économique pluriannuelle (Dpbep) 2026-2028 produit par le ministère de
l’Économie et des Finances.
Ce document indique que les politiques de sécurité sociale continueront de s’articuler autour de deux objectifs majeurs: l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et l’extension de la couverture sociale aux couches jusque-là peu ou non protégées. Pour y parvenir, plusieurs programmes structurants seront consolidés, notamment le Projet d’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), le Registre social unique (Rsu) et les Guichets uniques de protection sociale (Gups). La stratégie repose sur une coordination renforcée des actions d’extension de la couverture sovciale.
Arch et Gups : un rôle structurant
Pilier central du dispositif de protection sociale, le
programme Arch poursuivra son déploiement à grande échelle. Il comprend quatre
composantes principales: l’assurance maladie, la formation, le microcrédit et
la retraite. Le Dpbep prévoit une hausse significative du nombre de
bénéficiaires, avec un accent mis sur les couches les plus défavorisées. Cette
expansion vise à réduire les inégalités d’accès aux services sociaux de base,
tout en contribuant à la construction du capital humain.
Pour appuyer cette dynamique, le Registre social unique,
en cours d’opérationnalisation, jouera un rôle de catalyseur. Il permettra un
ciblage plus efficace des bénéficiaires, grâce à l’intégration des bases de
données sociales existantes, pour une meilleure coordination entre les ministères
sectoriels et les collectivités territoriales.
Les Guichets uniques de protection sociale (Gups)
constitueront un levier essentiel pour rapprocher les services sociaux des
populations. Le gouvernement prévoit leur extension et leur implantation dans
toutes les communes, afin d’en faire des points d’accès uniques aux services
sociaux pour les usagers. Le Dpbep annonce des investissements ciblés en vue de
leur déploiement complet à l’horizon 2028.
Filets sociaux et inclusion économique
Dans le cadre des priorités sociales de la gestion 2026,
l’Etat mettra également l’accent sur l’accroissement des capacités productives
des ménages vulnérables. A travers le programme de filets de protection sociale
productifs Gbessoké, il est prévu de soutenir les revenus d’activités et
l’autonomisation des populations en situation de précarité.
Des investissements spécifiques sont aussi programmés
pour améliorer l’accès des femmes aux moyens de production : propriété
foncière, filières porteuses, équipements agricoles mécanisés et intrants
adaptés. Par ailleurs, plusieurs infrastructures sociales seront construites ou
réhabilitées, dont: un centre social pour personnes aveugles, un centre de
formation professionnelle pour personnes handicapées, un centre d’accueil et de
transit pour enfants en difficulté.
Le dispositif de microfinance sociale fera quant à lui l’objet d’une actualisation stratégique et d’un meilleur encadrement, avec la mise en place d’un mécanisme de refinancement des Systèmes financiers décentralisés (Sfd), adossé au programme Arch, afin de leur fournir des ressources à moyen et long termes mieux adaptées.
Soutenabilité du financement social
Le document budgétaire pluriannuel projette une
augmentation significative des allocations en faveur de la sécurité sociale.
Des efforts seront consentis pour moderniser les mécanismes de financement afin
d’assurer la pérennité des systèmes mis en place. Les dépenses seront orientées
vers la subvention de l’assurance maladie pour les couches vulnérables, le
soutien aux projets communautaires mis en œuvre via les Gups, le financement
des transferts monétaires conditionnels et l’appui institutionnel aux
structures de coordination.
La pérennité du financement constitue un défi majeur. Le
gouvernement entend diversifier les sources de financement, sécuriser les
ressources existantes et lutter contre les doublons et les fraudes dans les
dispositifs de prise en charge.
Par ailleurs, le Dpbep insiste sur la nécessité de renforcer les capacités techniques et logistiques des acteurs locaux, d’améliorer la coordination interinstitutionnelle et d’assurer un suivi rigoureux des impacts des programmes sociaux. La réussite des réformes dépendra aussi de la capacité à impliquer les communes et les bénéficiaires dans la conception et la mise en œuvre des interventions.
Le système béninois de protection sociale poursuit sa transformation, avec des perspectives solides pour la période 2026-2028