La Nation Bénin...
L’Institut
des artisans de justice et de paix a tenu, vendredi dernier, sa rencontre
mensuelle. Pendant près de trois heures, panélistes, organisateurs et
participants ont présenté leur conception de la précarité et de la bonne
gouvernance.
«
L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels liés à la
précarité exponentielle ». C’est le thème autour duquel s’est déroulée la
rencontre mensuelle organisée, vendredi dernier au Centre de recherche et de
formation « Chant d’oiseau » par l’Institut des artisans et de paix (Iajp).
Jacques Ayadji, président du parti Mouvement des élites engagées pour
l’émancipation (Moele Bénin), Judes Lodjou, ancien député, membre du parti «Les
Démocrates » et Ralmeg Gandaho, juriste spécialisé en gouvernance publique et
droits humains et acteur de la société civile, étaient les panélistes qui ont
abordé le thème sous divers angles.
A
l’entame des discussions, le père Arnaud Éric Aguénounon, directeur de
l’Institut, a expliqué le lien entre ce thème et les réalités constatées sur le
terrain. Il a également fait savoir qu’après avoir fait des missions dans plus
de 200 établissements scolaires catholiques du pays, l’Institut a observé une
précarité multiforme dans plusieurs localités. A son avis, cette situation
appelle à une introspection collective sur la manière de gouverner et de gérer
les priorités nationales. «Les rencontres mensuelles ne constituent pas des
séances dogmatiques ni un compte-rendu de conférences épiscopales. Ce sont des
rencontres d’échanges. L’Eglise crée l’espace de discussion de façon
désintéressée avec la ferme conviction que la paix et la démocratie sont possibles
dans notre pays », a ajouté le prêtre directeur.
Mais
le thème ne reçoit pas l’assentiment de Jacques Ayadji. « Le thème pose
problème parce que ce thème annonce de façon péremptoire un défi, c’est-à-dire
présente la précarité comme une mauvaise chose à laquelle il faut trouver une
réponse. Et la réponse, selon le concepteur du thème, c’est la bonne
gouvernance », déclare le président de Moele Bénin tout en indiquant que « la
précarité n’est pas une mauvaise chose ». A travers des exemples concrets, il a
illustré sa position. Il poursuit en développant que la bonne gouvernance est
une nécessité orientée vers tout le monde et non vers les gouvernants seuls. Il
appelle à des actions individuelles et collectives pour que la bonne
gouvernance soit une réalité.
«
Gouverner n’est pas facile. Bien gouverner, c’est ce que nous recherchons… En
tant que citoyens, nous avons des devoirs. Mais le pouvoir central a le devoir
de nous assurer la liberté, l’éducation,
la santé, etc. D’où la nécessité de la bonne gouvernance », a fait savoir, pour
sa part, Jude Lodjou qui insiste que la bonne gouvernance devrait être une
exigence première pour les gouvernants.
Quant à Ralmeg Gandaho, il est resté attaché aux principes des organisations internationales qui peuvent créer les conditions d’une bonne gouvernance. « Il faut s’approprier les principes de l’Onu pour mieux réussir », a fait comprendre l’acteur de la société civile.