Renforcement de la sécurité maritime: Le porte-hélicoptère Dixmude à Cotonou

Le Dixmude, dernier-né de la classe Mistral, est un porte-hélicoptère amphibie polyvalent capable de projeter des forces sur terre et en mer. Fleuron de la marine nationale française, il séjourne depuis quelques jours dans les eaux béninoises. « Ce bateau est une plateforme multi-missions, un véritable couteau suisse de la marine nationale », décrit le capitaine de corvette Emmanuel Vignet. Long de 200 mètres et pesant plus de 20 000 tonnes, ce porte-hélicoptère amphibie dispose de 202 marins affectés à bord et a embarqué 550 militaires pour les interventions et manœuvres. Sa conception lui permet de remplir de nombreuses missions, comme le transport de troupes, d’hélicoptères ou de véhicules amphibies. « Le Dixmude est capable de soutenir des opérations aéroportées et de projeter des forces terrestres », explique le capitaine de corvette Emmanuel Vignet. Avec une capacité d’emport de 16 hélicoptères et de 76 véhicules, le navire est prêt à répondre à divers besoins opérationnels. En plus de ses équipements militaires, le Dixmude dispose d’un hôpital ultramoderne de 800 m², capable de gérer les urgences médicales d’un équipage élargi. « Nous avons une équipe médicale complète avec des médecins, dentistes, pharmaciens et infirmiers», dévoile le capitaine de vaisseau Florian Edus, commandant en second du navire, illustrant la polyvalence du bâtiment. En effet, depuis plus de 30 ans, la mission Corymbe mobilise des navires français dans le golfe de Guinée pour répondre aux défis de sécurité maritime. Le capitaine de vaisseau Jocelyn Delrieu, commandant du Dixmude, rappelle l’importance de cette présence. « Cette mission vise à dissuader les activités illicites comme la piraterie, les trafics de drogue ou la pêche illégale et à renforcer les capacités des marines locales », indique-t-il. Le Dixmude patrouille dans les eaux internationales pour surveiller et signaler toute activité suspecte aux autorités locales. « Nous intervenons uniquement dans les eaux internationales, mais nous travaillons en coordination avec les marines riveraines pour les informer ou leur prêter main forte si nécessaire », précise le commandant du navire. Cette coopération régionale est essentielle pour maintenir un faible niveau d’activités illicites. « Les chiffres montrent une nette réduction des cas de piraterie dans le golfe de Guinée ces dernières années, grâce à ces efforts conjoints », affirme-t-il.

Partenariat renforcé

La présence du Dixmude au Bénin est marquée par des exercices conjoints avec les forces armées béninoises. Ces activités visent à partager des savoir-faire et à renforcer les capacités opérationnelles des partenaires locaux. « Nos exercices permettent d’apprendre à travailler ensemble et de préparer des réponses communes aux défis de sécurité », explique le capitaine de vaisseau Florian Edus. Ces collaborations vont au-delà des entraînements militaires. Elles incluent également le transfert de technologies et d’équipements. Par exemple, les véhicules blindés de type Vab cédés récemment au Bénin sont utilisés dans ces exercices. «Nous montrons à nos partenaires béninois comment maximiser l’utilisation de ces équipements sur le terrain », ajoute le commandant en second. Le golfe de Guinée, corridor maritime clé pour le commerce international, reste une zone vulnérable aux activités illicites. Les missions comme Corymbe renforcent la stabilité régionale en dissuadant ces menaces tout en soutenant les marines locales. « Les patrouilles permettent de surveiller les zones sensibles et de protéger les intérêts maritimes des pays riverains », précise le capitaine de vaisseau Florian Edus. Les interactions régulières avec les partenaires africains, comme au Bénin, illustrent l’engagement de la France à travailler de concert avec ses alliés pour assurer la sécurité de cette région stratégique. Le Dixmude ne fait pas figure d’exception dans les eaux béninoises. Depuis plusieurs années, des navires français effectuent entre trois et quatre escales annuelles à Cotonou. « Cette régularité témoigne de notre engagement à long terme pour soutenir nos partenaires dans la région », clarifie le commandant Jocelyn Delrieu. Avec sa capacité à intervenir rapidement, sa polyvalence et son rôle de plateforme de coopération, le Dixmude représente bien plus qu’un simple bâtiment militaire. Il incarne un symbole de partenariat fort entre la France et les pays du golfe de Guinée, à commencer par le Bénin. Une alliance cruciale pour relever ensemble les défis de sécurité maritime dans cette région vitale■