La Nation Bénin...
Les
membres de l’Autorité de régulation du secteur de la santé ont organisé une
conférence de presse, mardi 17 septembre au siège de leur institution, pour
annoncer les nouvelles dispositions prises pour assurer la sécurité des
patients au sein des établissements de santé sur tout le territoire national.
Plus
personne ne tombera davantage malade en allant se faire soigner dans un
établissement de santé ou ne connaîtra de préjudices. L’Autorité de régulation
du secteur de la santé (Ars) met en place désormais un dispositif efficace et
bien organisé pour l’évaluation et le contrôle périodiques des près de 3000
établissements sanitaires de premier contact et établissements hospitaliers
installés dans tous les coins et recoins du pays. La présentation de ce
dispositif, mardi 17 septembre à Cotonou, intervient à l’occasion de la Journée
mondiale de la sécurité des patients dont le thème est « Une collaboration entre
les patients, les familles et les soignants, contribue à un diagnostic correct
et garantit la sécurité des patients ».
Selon
Dr Lucien Dossou-Gbété, président de l’Ars, le dispositif, c’est « l’ensemble
des dispositions politiques et pratiques dont la présence dans l’établissement
de santé témoigne que la sécurité des patients y est une priorité et que
l’établissement et les professionnels de santé recourent aux meilleures
pratiques à l’occasion des soins ». Dans une approche méthodique et rigoureuse,
il sera déployé sur tout le territoire national pour rehausser le niveau de
qualité de sécurité des patients. Ainsi, deux manuels sont édités et seront mis
l’un à la disposition des établissements de santé de premier contact et l’autre
à la disposition des établissements hospitaliers.
Il
poursuit en faisant comprendre que la construction du dispositif s’est inspirée
des documents tirés de la bibliothèque de l’Organisation mondiale de la Santé.
Ensuite, l’Ars a procédé à une lecture approfondie desdits documents puis à un
ajustement de leur contenu à l’écosystème sanitaire du Bénin, aux cibles des
Objectifs du développement durable, à l’objectif de la couverture sanitaire
universelle et au changement de paradigme souhaité par les réformes.
De
manière concrète, explique le président de l’Ars, la construction s’est appuyée
sur quatre principes et trois repères logiques.
Le
premier principe, c’est la co-construction. Elle a permis d’impliquer toutes
les parties prenantes et d’obtenir un document conforme à la vision du secteur
de la santé. Ainsi, des groupes techniques de travail incluant les acteurs
aussi bien du secteur public que du secteur privé ont été constitués pour
amender les domaines, les normes, les critères, les éléments mesurables, les
procédures d’évaluation, la cotation et le classement des établissements
hospitaliers.
Ensuite,
il y a eu la pré-évaluation, la phase test et le réajustement. Ce dernier ayant
permis de prendre en compte les amendements proposés par les différents
acteurs.
Dr Lucien Dossou-Gbété a aussi présenté les trois repères logiques. En fait, les domaines permettent de répartir les activités au sein de l’établissement de santé et ses relations avec les patients et la communauté en cinq domaines que sont la direction et la gestion, l’implication des patients et de la communauté, les pratiques cliniques sécurisées, un environnement sécurisé et un apprentissage continu.
En ce qui concerne les normes, elles sont au nombre de 21 pour les établissements hospitaliers et 19 pour les établissements de santé de premier contact. Quant aux critères, ils sont 134 pour les établissements hospitaliers et 125 pour les établissements de santé de premier contact. Ils sont subdivisés en critères essentiels, fondamentaux et avancés.
Ce
dispositif qui servira d’outil de classement des établissements de santé sera
opérationnalisé sans aucun répit. « Tous les trois ans, des évaluations seront
organisées », promet le président de l’Ars. Mais avant, les entités sanitaires
disposeront de 12 mois pour se mettre à jour par rapport au contenu du
dispositif. Cette sortie médiatique était aussi l’occasion pour le président de
l’Autorité de présenter à nouveau quelques aspects des compétences de la
structure qu’il dirige. La loi n° 2020 - 37 du 3 février 2021 portant
protection de la santé des personnes en République du Bénin confère un large
éventail de compétences à l’Autorité de régulation du secteur de la santé.
Conformément
à cette loi, le décret n°2019-417 du 25 septembre 2019 fixe ses attributions.
Selon l’article 5 de ce décret, l'Autorité de régulation du secteur de la santé
est chargée de veiller à une offre de soins de qualité sur toute l'étendue du
territoire national, de définir les normes de qualité pour le secteur de la
santé et de conduire les processus d'accréditation des praticiens médicaux et
paramédicaux. Elle doit aussi conduire les processus de certification des
établissements sanitaires et assurer leur suivi puis veiller au respect des
pratiques médicales et paramédicales validées■