La Nation Bénin...
Un
séminaire réunissant les membres du gouvernement, la Conférence des présidents
de l’Assemblée nationale et les conseillers du Conseil économique et social
(Ces), s’est tenu, vendredi 30 mai dernier au palais de la Marina. Les assises
visent à impulser une nouvelle dynamique au Ces pour favoriser son efficacité.
Nouvel
élan au Conseil économique et social (Ces) pour assurer une efficacité sans
faille et avoir des impacts probants sur le quotidien des populations.
L’institution, autrefois perçue comme budgétivore et qui a frôlé même la
suppression, prend ses marques. Elle était au coeur d’un séminaire tripartie
ayant réuni ses membres, le chef de l’Etat, les ministres et les membres de la
Conférence des présidents de l’Assemblée nationale, vendredi 30 mai dernier au
palais de la Marina.
Cette
rencontre de haut niveau marque une étape cruciale dans la refondation de cette
institution républicaine longtemps cantonnée à un rôle consultatif.
A
travers ces assises, Patrice Talon, président de la République, a souhaité
impulser une nouvelle dynamique à cette institution stratégique désormais dotée
de nouvelles prérogatives, d'une ambition renforcée et d'une responsabilité
élargie. L'objectif principal de cette rencontre était avant tout d’élaborer
une feuille de route claire pour le Ces, dans sa nouvelle configuration.
«
Par une action concertée ayant abouti au vote de la loi organique relative au
Conseil économique et social, nous avons redéfini ses missions et sa
composition pour engager sa modernisation et le positionner comme un acteur clé
du paysage institutionnel », a affirmé le chef de l’Etat.
Le
séminaire a permis de rappeler la nouvelle mission stratégique du Ces, tant au
niveau national que départemental. L’institution doit ainsi être un vecteur
actif de la démocratie participative et un pont entre les institutions
républicaines et les citoyens. Il s’agira notamment pour le Ces de promouvoir
un dialogue constructif entre les catégories socioprofessionnelles et les
institutions, favoriser la compréhension et l’appropriation des lois et
politiques publiques et de faire remonter aux instances de décision les
préoccupations et attentes des citoyens. Le Ces aura également pour tâche de
commanditer des études scientifiques, organiser des colloques et collecter des
données pour appuyer ses avis et recommandations.
«
Ce que l'on attend et espère du Conseil économique et social, c'est qu'il soit
un forum-laboratoire de conciliation des idées entre les milieux
socioprofessionnels et l'intérêt général », a précisé Louis Vlavonou, président
de l’Assemblée nationale.
Pour
sa part, Conrad Gbaguidi, président du Ces, a souligné le rôle pionnier de l’actuelle
mandature dans cette phase de transition : « Nous sommes conscients de notre
responsabilité historique. Il nous appartient de démontrer la pertinence de
cette réforme et de tracer la voie pour les mandatures futures ».
A
travers cette concertation, l’ensemble des parties prenantes a affiché sa
détermination à faire du Ces un véritable levier de la démocratie participative
et de l’efficacité de l’action publique. Ce nouveau cadre repose sur une
volonté partagée de coopération interinstitutionnelle, dans un esprit de
complémentarité.
«
Nous avons une chance historique de redéfinir les relations entre institutions
dans un esprit de complémentarité », a rappelé le président de la République.
La
journée s’est achevée dans une ambiance empreinte de fraternité et de
responsabilité, illustrée par un déjeuner convivial réunissant tous les
participants. Un moment de proximité et d'écoute.
Loin
d'être une simple réunion technique, ce séminaire tripartite marque le point de
départ d’une ère nouvelle, où l’expertise, la concertation et l’audace
guideront l’action publique. «L’arbre ne pousse pas en un jour. C’est chaque
jour qu’il prend de la hauteur. Ce séminaire est l’un de ces jours fondateurs
», a conclu le chef de l’État.
Important rôle
Le
Conseil économique et social du Bénin, dans la Constitution révisée de 2019,
conserve un rôle consultatif et joue un rôle clé dans le processus de
gouvernance du pays. Il est chargé de conseiller le gouvernement sur des
questions économiques, sociales et environnementales importantes. Il est
consulté sur les projets de lois, les politiques publiques et les grands
programmes de développement, notamment ceux ayant un impact direct sur
l'économie et le bien-être social.
Aussi,
le Ces est-il impliqué dans les discussions sur la politique de développement
du pays, en apportant des avis sur les choix économiques et sociaux du
gouvernement.
Dans
la même veine, il joue aussi un rôle de médiation entre les différents acteurs
économiques et sociaux et l'État. Il
représente ces acteurs dans les débats nationaux et peut intervenir dans les
négociations sociales.
Par
ailleurs, bien que ses avis ne soient pas contraignants, le Ces bénéficie d'une
consultation systématique sur des projets de lois et d'ordonnances, ce qui lui
donne une certaine influence dans l’élaboration des décisions gouvernementales.
Il
joue un rôle dans l'orientation des réformes économiques et sociales, en
veillant à ce qu'elles soient en harmonie avec les attentes des différents
segments de la société.
Précisons que les membres du Ces, au regard des réformes et de la nouvelle loi organique, sont désignés par le gouvernement, l’Assemblée nationale, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, le Conseil national du patronat du Bénin, la Chambre des métiers de l’artisanat, la Chambre d’agriculture, etc. Leur mandat expire 90 jours après l’élection du duo présidentiel qui sera élu l’année prochaine.