La Nation Bénin...
Longtemps
minée par la vétusté des infrastructures et un manque considérable
d’enseignants, l'école béninoise connaît depuis peu un nouvel élan. Ce, malgré
les nouveaux défis.
L'école
béninoise a retrouvé ses lettres de noblesse avec la nouvelle dynamique
inpulsée par le gouvernement depuis quelques années. En effet, le système
éducatif béninois a été longtemps secoué par de nombreuses situations entravant
son évolution. Au nombre de celles-ci, on peut citer l'insuffisance
d'infrastructures avec des enfants qui suivaient les cours sous les arbres et à
même le sol, les conditions d'études et de vie difficiles pour les apprenants
et enseignants, mélangées aux grèves perlées qui secouaient l'éducation. Selon
un rapport du gouvernement sur la situation, publié en 2016, l'on notait un
déficit de 8794 salles de classe avec la nécessité de réhabiliter plusieurs
autres, un besoin urgent de recruter de nouveaux enseignants évalué à 12126
classes scolaires, un manque d'inspecteurs et de conseillers pédagogiques, et
des difficultés liées au financement des cantines scolaires (seulement 20 jours
étaient couverts sur toute la période). Ainsi, de 1998 à 2016, l'école
béninoise était confrontée à de nombreux défis. Une situation qui était peu
propice au développement des capacités intellectuelles des apprenants qui, soit
n'avaient pas d'enseignants, soit n'en avaient pas de bons, soit n'évoluaient
pas dans des conditions d'études appropriées. Ainsi, dès 2016, le gouvernement
a pris des mesures hardies pour redynamiser le secteur de l'éducation en
général et le sous-secteur des enseignements maternel et primaire en
particulier. A travers une nouvelle politique éducative, le gouvernement a
effectué un travail de fond, surtout au niveau de la maternelle et du primaire
afin d'affermir les capacités intellectuelles des apprenants.
Ainsi,
de 2016 à 2024, le gouvernement a procédé à la construction et à la
réhabilitation de nombreuses salles de classe. A ce jour, plus de 8000 salles
de classe sont construites et plus de 3000 réhabilitations ont été faites. Cela
a rendu possible le respect des normes internationales qui fixent à 50,
l'effectif dans les salles de classe. Mieux, le Bénin est parvenu à limiter
l’effectif moyen à 40 élèves. Grâce au programme de recrutement des Aspirants
au métier de l'enseignement (Ame), l'Etat a pu mettre en œuvre la politique
"une classe, un enseignant". En assurant le suivi des enseignants
recrutés à travers le complément fait à l'effectif des conseillers pédagogiques
et des instituteurs, le gouvernement contribue directement à l'amélioration de
la qualité de l'enseignement. Plus important, les grèves intempestives qui
limitaient le calendrier académique annuel à quatre ou cinq mois sur neuf ne
sont que de mauvais souvenirs. Des moyens de déplacement et plusieurs autres
outils de travail ont été mis à disposition du personnel de suivi. La
construction de logements pour les enseignants, de latrines et leur
réhabilitation, les subventions annuelles à l'endroit des établissements et
l'augmentation des mensualités pour les enseignants et encadreurs à divers
niveaux, ont permis de relever nombre de défis. En outre, les cantines
scolaires sont gérées de sorte à servir sur une longue période grâce à un
financement de plus de 32 milliards de francs Cfa, contre un milliard avant
2016.
Cependant, malgré les efforts du gouvernement pour une amélioration du système éducatif, des défis persistent. « L'école béninoise, pour ceux qui l'ont connue avant les nouvelles réformes, a beaucoup changé sur plusieurs plans. Mais, il n'y a que nos divers avis sur le sujet pour permettre aux dirigeants de savoir ce qu'il faut revoir pour mieux faire fonctionner le système », a estimé Rodrigue Oussanou, président de l'association des parents d'élèves du collège d'enseignement général d'Awonou. « Ce n'est pas pour dire que rien n'a été fait autour de nous, mais nous voulons plus d'actions pour complétement sortir l'école béninoise de son état », précise-t-il. A l'en croire, l'école béninoise a fait des progrès considérables, sur plusieurs plans et le ferait encore plus, si les projets d'innovation et de rénovation dans le secteur ciblaient souvent les villages reculés.