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Tournée d'explication sur la révision constitutionnelle: Les populations de Parakou mieux renseignées

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La délégation gouvernementale a permis aux populations de la cité des Kobourou  de comprendre les tenants et les aboutissants de la révision La délégation gouvernementale a permis aux populations de la cité des Kobourou de comprendre les tenants et les aboutissants de la révision

Les populations de Parakou ont accueilli, mercredi 26 novembre dernier, une délégation gouvernementale chargée d’exposer les modifications apportées à la loi fondamentale. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la vaste tournée de vulgarisation lancée à travers le pays pour éclairer les citoyens sur les innovations que comporte la nouvelle constitution adoptée, le 14 novembre 2025 au palais des Gouverneurs à Porto-Novo.

Par   Christian HOUNONGBE, le 28 nov. 2025 à 01h42 Durée 3 min.
#Révision constitutionnelle

Conduite par le député Robert Gbian, la délégation gouvernementale composée d’Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation, Djibril Mama Cissé, préfet du Borgou, ainsi que la ministre-conseiller aux Affaires sociales et au Travail, Mariam Djaouga Sacca, a exposé aux populations de Parakou, mercredi 26 novembre, les modifications apportées à la loi fondamentale, le 14 novembre 2025 au palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Dans son mot de bienvenue, le maire Inoussa Zimé Chabi a souligné le caractère républicain de cette démarche, rappelant que « la Constitution est la boussole d’une nation, la charpente de son destin, la garantie de ses libertés et le socle de son unité ». À ses yeux, chaque fois qu'un peuple se rassemble autour de sa loi fondamentale, cela marque « un pas supplémentaire vers la maturité et le développement durable du pays ». Il a insisté sur le fait que cette tournée n’a rien d’un rituel formel, mais constitue une occasion pour chaque Parakois de comprendre le contenu, les enjeux et les innovations de la révision. « Nos populations accueilleront cette démarche avec responsabilité. Les réformes constitutionnelles ne doivent jamais diviser, mais éclairer », a-t-il déclaré, invitant les citoyens à suivre attentivement les explications de la délégation. Pour sa part, le député Robert Gbian, chef de la délégation, a salué la mobilisation de la population pour cette rencontre de vulgarisation. Il est revenu sur les principaux changements intervenus dans la Constitution, notamment la création du Sénat et l’instauration d’un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une seule fois, précisant que ces réformes ne prolongent en rien le mandat de l’actuel chef de l’Etat. Pour lui, l’introduction du Sénat vise à renforcer la stabilité institutionnelle en s’inspirant d’un principe profondément ancré dans les traditions béninoises : le recours aux sages pour préserver la cohésion sociale. « Le Sénat est une institution forte au service de l’Etat. Les sénateurs ne sont pas membres des partis», a-t-il assuré. Il a rappelé que cette idée, loin d’être nouvelle, avait déjà été évoquée depuis la Conférence nationale de février 1990.

Une trêve politique pour le développement

Le député a également expliqué que la trêve politique, désormais inscrite dans la Constitution, vise à favoriser le développement national et sera encadrée par le Sénat. Selon lui, elle ne signifie nullement la disparition de l’opposition. Les partis, au contraire, devront continuer à faire des propositions pour enrichir le débat démocratique. A l’en croire, la suppression de la transhumance politique et le vote largement consensuel de la révision par 90 voix sur 109, soit les quatre cinquièmes, témoignent d’une volonté commune d’améliorer le système institutionnel. La ministre Aurélie Adam Soulé Zoumarou a, quant à elle, insisté sur la mission du Sénat, appelé à contribuer à la préservation de l’unité nationale, de la cohésion sociale et de la paix, tout en veillant à l’éthique des acteurs politiques. Il occupera ainsi une place jusque-là vacante dans l’architecture institutionnelle. Abondant dans le même sens, la ministre-conseiller Mariam Djaouga Sacca a salué cette réforme qui, selon elle, « recadre la démocratie et lui redonne toute sa splendeur». Elle a rappelé que le recours aux sages était profondément ancré dans la culture nationale et a estimé que le rallongement du mandat présidentiel à sept ans pourrait contribuer à réduire le coût des élections et à stabiliser davantage la gouvernance. La rencontre s’est achevée par une séance d’échanges au cours de laquelle la délégation a répondu aux préoccupations des populations dans les différentes langues locales.