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Editorial de Paul AMOUSSOOU: Too much!

Chroniques
Editorial de Paul AMOUSSOOU Editorial de Paul AMOUSSOOU

L’équipe au cœur de l’action gouvernementale a emprunté monts et vaux pour l’exercice indispensable de reddition de comptes. Retour aux réalités du terrain, l’exercice rompt avec une autre rupture : le choix fait, et observé jusque-là, par le régime Talon de rester focus sur ses interventions. Et rien que ça ! Ni lancement de chantier, ni pose de première pierre, comme nos gouvernants en avaient pris l’habitude avant l’avènement du régime en place. En somme, tout ce qui faisait le lit du culte de la personnalité et d’une forme de populisme. Toutes choses qui cachaient une certaine inconséquence et ne renseignaient pas sur les résultats concrets, ce que nos gouvernants ‘’faisaient pour nous’’, pour reprendre le leitmotiv de services de voirie urbaine. Une fois les premières pierres posées, en effet, que de malfaçons et d’éléphants blancs on découvrait alors ! D’où le choix sous Talon de travailler sans faire du bruit ou cette communication tonitruante. Bruyante à dessein pour occulter le défaut de structuration.

N’est-ce pas too much, ce choix drastique? Certes, les démobilisations qui amenaient à faire des ‘’lancements de chantiers’’, s’assimilent à une distraction qui éloigne de l’essentiel, du cœur de l’action. Mais on peut également y déceler un éloignement des réalités des populations à la base. Un handicap que compensent les cellules actives à la Présidence, notamment au Bureau d’analyse et d’investigation, qui collent aux dites réalités et les font remonter pour intégration dans les réponses apportées aux problèmes du pays. Mais cela suffit-il, tant l’action publique est également et surtout politique ?

La preuve grandeur nature est la mobilisation récente des principaux acteurs de la gouvernance sur le terrain, qui sont allés par monts et par vaux expliquer l’action gouvernementale et défendre ses résultats. Certains, très empruntés dans l’exercice car y peu habitués. Mais qu’importe, last but not least, laisser le terrain libre à l’opposition qui commençait à l’occuper pour, bien entendu, flinguer l’action gouvernementale, était un choix suicidaire.

Par   Paul AMOUSSOU, le 12 juin 2024 à 15h49 Durée 3 min.
#Editorial de Paul AMOUSSOOU
Too much n’est-il pas cependant la mobilisation de tant de ministres à la fois pour communiquer sur les actions d’un gouvernement en rattrapage de huit ans là-dessus sur ses résultats ? Que le gouvernement, y ayant pris goût (au regard de l’enthousiasme observé chez lui à l’exercice et chez les populations), retourne sur le terrain, relève plus que de l’évidence. Pour une raison principale: le déferlement, le torrent de communications faites, nécessitent à l’analyse davantage de décryptage et de pédagogie, le diable étant dans les détails. Il n’est pas non plus certain que les populations ont assimilé tout ce flot d’informations reçues d’un coup. Et encore, elles attendent d’avoir des réponses à certaines attentes exprimées. A moins de deux ans de la fin du quinquennat, c’est le ministre Romuald Wadagni qui a raison en ayant pris l’engagement d’un retour rapide pour témoigner de la satisfaction des attentes nouvellement exprimées. La reddition continue donc.