La Nation Bénin...
Se résout-il à lever quelque peu le pied après des années de rigueur imprimée à l’action publique au Bénin ? La ritournelle préférée de ses compatriotes voudrait qu’il décrète la fin du ‘’serrage’’ de ceinture, symbole de sa gouvernance vouée à une certaine austérité. Mais alors, le chef de l’État aurait-il baissé son pavillon marqué du sceau de cette rigueur ? C’est du moins ce que tendent à laisser croire certaines opinions. Les affaires de distraction des deniers publics apportent de l’eau au moulin de ceux qui soutiennent une telle thèse.
Ne sont pas pour faciliter la thèse contraire
les libertés, disons une forme de
détachement décomplexé observé chez certains officiants de la République
avec les normes édictées par le gouvernement de la Rupture à son avènement.
Allant vite en besogne, d’aucuns ont cru même
lire une atmosphère de fin de règne, favorisant certaines hardiesses pourtant
sévèrement réprimées par la Criet, impensables il y a peu encore. A plus de
deux ans du (second)quinquennat ? Il ne faut pas se bercer d’illusions.
Le chef de famille, comme aime à l’appeler
l’humoriste Elifaz, est loin d’avoir le blues du champion qui, arrivé au sommet
de son art, ne trouve plus challenge à sa pointure, en l’occurrence des
réformes nouvelles à entreprendre. Au point de laisser partir en vrille la
ligne jusque-là défendue?
Au-delà de toutes les restructurations
d’entreprises et de réformes faites, Patrice Talon a encore plus d’un atout à
abattre.
De retour de vacances, récemment, il l’a démontré par deux coups bien assénés, d’entrée de jeu. Histoire de se rappeler au souvenir de qui veut qu’il reste toujours maître du game, une lettre écrite par ses soins est parvenue aux responsables communaux, puis un décret d’interdiction des affichages sauvages s’en est suivi. Les deux actes ayant vocation à faire œuvre de salubrité publique, car la lettre en question met en garde contre les badigeonnages tout aussi sauvages dont se rendent coupables les autorités communales ! En plus du mauvais goût qui caractérise leur entrain et empressement à peindre abords de routes, terre-pleins et arbres! Quelle idée, si peu écologique en soi, de peindre un arbre! Mais alors, pourquoi Patrice Talon ne laisse-t-il pas ses ministres régler de tels détails ? Cette question recèle toute l’importance que revêt l’acte et le sens qu’il convient de lui accorde.