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Editorial de Paul Amoussou: Espoir de lueur

Chroniques
Paul AMOUSSOU Paul AMOUSSOU

Un espoir de lueur, que demain sera meilleur. Une lueur d’espoir, sans doute, le fair-play de Mister George comme on appelait ce dribbleur incroyable qu’était George Weah. Candidat à sa réélection, on se demandait bien s’il se révèlerait plus dribbleur que fair-play. Comme le font tous les grigous de la classe dirigeante africaine. S’il avait voulu user de son talent de footballeur, il s’arrangerait pour gagner les élections que son challenger a gagnées dans un mouchoir de poche, à quelques voix près. Chose plus que possible, lorsqu’on détient les leviers du système en étant à la tête d’un Etat comme lui du Liberia.   

Mais George Weah, en footballeur adepte du fair-play, a préféré jouer la transparence. Cool ! Et donc, très vite, il a félicité son challenger et appelé ses supporters à accepter le verdict des urnes. Très cool. Il s’agit-là d’un phénomène suffisamment rare en Afrique pour être souligné. Et plus encore, dans la sous-région ouest-africaine en proie depuis quelques mois à la gangrène putschiste. Inutile de rappeler qu’en général, sous nos cieux, les élections ne se déroulent que rarement sans heurts, sans contestations. A tort ou à raison, de bonne foi ou suivant une épaisse couche de mauvaise foi entretenue par les politiciens.

En cause, justement le déficit de fair-play, qui est à l’origine des tripatouillages électoraux, mais également l’immaturité démocratique qui a valu à Lionel Zinsou, perdant en 2016 face à Patrice Talon, des rancœurs, pour avoir coupé court aux embrouilles en reconnaissant très rapidement sa défaite et la victoire de son challenger !

Vient de réitérer cette « maturité démocratique», dont avait fait preuve ce sociétaire d’une des plus grandes écoles françaises qui prédisposent à la gestion d’Etat, un inculte (si l’on ose dire) des grands « principes démocratiques » professés dans les écoles savantes. On ne peut que s’en féliciter, en considérant le contexte institutionnel délétère dans une sous-région en mal de repères actuellement. Les Africains devraient penser à élire souvent des sportifs à la tête de leurs Etats. Contexte dont il ne faut toutefois pas désespérer, par autoflagellation, car en regardant dans le grand miroir des démocraties établies, il y a une marge de progression à laquelle s’accrocher pour aller de l’avant. Retenir les honteuses réclamations de Donald Trump suite à la dernière présidentielle, ou le décompte électoral qui ne s’est pas fait en faveur de l’estimable Al Gore, est non pas une douce consolation face aux flops liés aux élections en Afrique, mais un espoir de lueur ou si l’on préfère une lueur d’espoir, que les balbutiements d’aujourd’hui doivent être perçus comme une crise croissance.

Par   Paul AMOUSSOU, le 20 nov. 2023 à 14h13 Durée 2 min.
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