La Nation Bénin...
La reine des compétitions continentales, la Can, avec l’édition ivoirienne qui a pris fin hier, vient de franchir un palier supplémentaire. Un point d’ascension important dans son affichage international. Et s’impose comme une des compétitions majeures dans la sphère du football mondial. Il faut s’en féliciter, preuve que l’Afrique est capable aussi d’avoir des réussites, de réaliser de belles choses. Et que les conflits, les situations tumultueuses qui balafrent l’image du continent ne constituent pas une fatalité, loin s’en faut ! C’est la preuve que le développement, qui semble chimérique, depuis le temps qu’on y travaille, est bien possible, à partir du moment où du sérieux empreint l’action publique.
La Can ne doit toutefois pas être l’arbre qui cache la forêt. Quid des compétitions inter clubs? En considérant que l’économie du football n’est pas des moindres de nos jours et n’est certainement pas négligeable à l’ouvrage pour booster les points de croissance économique. Aussi, faut-il surfer sur cette belle lancée en vue de transformer l’essai comme on dit en rugby, autrement dit, faire de cet avantage un gain de progression du football africain.
Progression à bien des égards. Tant du point de vue de la géopolitique, car le foot contribue immensément au soft power, autant qu’il intègre les facteurs de génération de gains économiques. Ce n’est pas un fait du hasard si le Qatar s’est battu pour organiser la coupe du monde, et si l’Arabie saoudite investit des centaines de millions de dollars pour faire affluer sur ses terres les stars du football dans un championnat dénué d’intérêt, a priori, pour elles. Une dynamique que la Chine avait également empruntée avant ces Etats du golfe arabique, qui renseigne sur ce que l’influence recelée par le football est aussi importante que les semi-conducteurs importés par Taiwan, et sans exagération la détention de la bombe atomique, de flottes aériennes, marines ou de ressources minières recherchées, ou encore d’industries majeures...
Le challenge du foot power peut être relevé par des politiques avisées, tant nationales que celles menées par la Confédération africaine de football. Autrement, l’Afrique va à nouveau s’illustrer par sa faculté à rater le coche, alors même qu’elle dispose de tous les atouts pour qu’il en soit autrement.