Editorial de Paul AMOUSSOU: Gdiz, au-delà de l’émerveillement
Chroniques
Editorial de Paul Amoussou
La Zone franche industrielle de Glo-Djigbé, une réussite béninoise, une mutation économique en marche. Rien que par la matérialisation de la zone, c’est une réussite en soi, car jusqu’à l’avènement de la Gdiz, toutes les initiatives du genre se sont soldées par de cuisants échecs ou des balbutiements, des départs sans relief. Le Bénin n’est pas le seul à s’illustrer ainsi, piteusement. La plupart des initiatives du genre, en Afrique, ont peiné et peinent encore à connaître une réussite aussi fulgurante que celle du Bénin, actuellement. La fulgurance tient à la célérité mise pour concrétiser le projet d’une zone franche, de la mise en place des infrastructures à l’installation des premières industries. C’est heureux.
On n’était pas loin de croire improbable sous nos cieux la mise en place d’un tissu industriel, qui se tisse actuellement telle une toile d’araignée, méticuleusement mais résolument. Heureux surtout pour ces centaines de mains ingénieuses qui y œuvrent pour la création de centaines d’emplois. Il faut se féliciter de cette occurrence.
Cela étant, et pour autant, faut-il s’en émerveiller? Oui et non.
Par
Paul AMOUSSOU, le 04 mars 2024
à
08h07
Durée 3 min.
#éditorial de Paul Amoussou
L’émerveillement tient à la réalisation. Enfin, est-on tenté de s’exclamer, car le Bénin a mis du retard pour prendre les bonnes décisions et faire les bons choix en la matière. Ce plateau industriel aurait dû être mis en place 39, 20 ans plus tôt. Mais l’idée est restée en germination, voire en hibernation. D’où le mérite du gouvernement actuel, qui a mis de la détermination et surtout du sérieux à la réalisation de l’ouvrage.
Mais si l’on entre en comparaison avec les pays les plus industrialisés, par exemple les Dragons d’Asie qui étaient il y a peu encore au même niveau que le Bénin, et en considération du retard relevé, on ne peut que relativiser la portée de la GDIZ. Non pas pour dire que ce n’est rien de génial mais pour déplorer le fait que cela n’arrive que maintenant. En ses dimension et niveau actuels, ce qui en soi n’enlève rien à l’avancée économique que la Gdiz reste indéniablement, ce fleuron industriel est révélateur d’un symptôme qui frappe l’Afrique de façon générale : toujours un train en retard, pour avoir raté le coche de ce qui a favorisé les nations développées: l’avancée technologique puis l’industrialisation... Un pas de franchi, cette case enfin cochée, reste un bond nécessaire à effectuer pour être en phase avec le nec plus ultra de l’heure. A l’ère de l’intelligence artificielle, cette préoccupation prend tout son sens.