La Nation Bénin...
Ils
sont décidément fous, ces Gaulois ! C’est le cas de le dire, suite à la culbute
électorale enregistrée ce dimanche, après une grosse frayeur suscitée par
l’éventualité de l’accession du parti RN d’extrême droite au pouvoir. Mais au
final, il n’en sera rien ! Alléluia ! Et c’est tant mieux, que ce parti porteur
d’idées qui divisent comme dirait Kylian Mbappe, ait été mis en échec. Le ciel
ne nous sera pas tombé sur la tête, en définitive. Un truc Gaulois, pour dire
qu’impossible n’est pas français ?
Nous?
Oui, nous, parce que nous aimons la France pour ses valeurs humanistes et
d’ouverture. Nous, car dans l’Hexagone, combien ne sommes-nous pas, d’Afrique,
à y avoir amis et parents ? Du reste, les aléas d’une politique populiste menée
sous la houlette d’un parti qui reste fondamentalement ancré dans le rejet de
l’autre, ne seraient pas sans heurt. Comment en est-on arrivé à de telles
extrémités ?
Ce
sont les idées de ce parti qui sont abjectes et non pas le tiers de Français
qui lui ont accordé leurs suffrages aux dernières législatives, par dépit pour
la plupart. Il faut le dire pour que cela soit suffisamment clair. La France de
la déclaration universelle des droits de l’homme, produit d’un melting-pot
séculaire qui a donné Alexandre Dumas, Charles Aznavour comme Yannick Noah,
Zinedine Zidane comme Jean Amadou Tigana, Laurent Voulzy comme Aya Nakamura,
serait bien en contradiction avec elle-même si elle venait à confier son destin
à un parti qui prône le rejet de l’autre!
C’est
loin d’être encore le cas, comme en témoigne cette foule mobilisée dimanche
dernier à la Place de la République à Paris dans l’attente des résultats de ces
législatives de toutes les frayeurs. Et dont certains ont pleuré de joie ayant
vu que le parti d’extrême droite est relégué loin de Matignon dont il en
convoitait les clés, certain de l’emporter avant de déchanter.
Experimentum
periculusum, la douche froide que vient de recevoir l’extrême droite, ne doit
pas occulter le fait indéniable qu’elle croît en audience, en France comme un
peu partout en Europe. Et ceci, en raison de fragilités et demandes sociales
inassouvies, de mal-être non résolu, d’aspirations des populations auxquelles
il convient de répondre. C’est un impératif. A moins d’en faire le terreau sur
lequel prospèrent les thèses de l’extrémisme de droite. Crainte et haïe mais
jamais neutralisée avec efficacité et rigueur. Tant va la cruche à l’eau
qu’elle finit par se rompre. L’expérience est périlleuse. Et le bagou dont
pourrait se vanter Emmanuel Macron, qui a pris le pari fou de la dissolution,
dont il s’est sorti tant bien que mal, ne saurait être éternel.