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L’éditorial de Paul AMOUSSOU: Pour que vive la Décentralisation !

Chroniques
L’éditorial de Paul AMOUSSOU L’éditorial de Paul AMOUSSOU

Des maires qui s’estiment lésés, et furax contre l’ultime réforme de la Décentralisation, car dépouillés, prétendent-ils, des principaux attributs du pouvoir exécutif local. Des Secrétaires exécutifs mal perçus car n’étant pas “ressortissants “ de la localité où le sort les a projetés par tirage. Et où, en tant que cadres béninois, ils sont appelés à faire valoir pourtant leurs compétences pour donner enfin un sens au développement local. Ne parlons pas de ces Secrétaires exécutifs qui ont été confrontés à la mystique béninoise à l’instar de celui-là qui n’a pu intégrer son bureau où des abeilles venaient le harceler et lui rappeler qu’il est “non autochtone” et donc indésirable dans la localité.  Et que dire de ces maires et Secrétaires exécutifs qui cohabitent comme chien et chat, ou de ces personnes responsables des marchés publics qui sont à couteaux tirés avec leurs Secrétaires exécutifs quand ils ne se regardent pas en chiens de faïence ! Ne mentionnons pas les cas de ces Secrétaires exécutifs qui bombent le torse, se gargarisant de leurs attributions là où ils devraient faire preuve de tact et de diplomatie pour réussir la mission républicaine à eux confiée!

Bref, les avatars de la mise en oeuvre de la réforme de la Décentralisation sont légion. Mais rien d’insurmontable, car tout ce qu’on peut percevoir de couacs est consubtantiel à la vie en société, du lot commun des coups bas et des situations crisogènes déjà répertoriées dans les administrations privées comme publiques.

De tout ça et d’autres, il faut espérer que lors de la rencontre de vérité tenue en fin de semaine dernière, les acteurs de la Décentralisation ont eu le courage de s’exprimer. Et sans langue de bois comme le chef de l’Etat le leur a demandé. Auquel cas, le processus de Décentralisation en sortirait gagnant.

Oeuvre perfectible, le format actuel de gouvernance locale est en soi une avancée au processus commencé en 2002. Rien que pour avoir doté les communes d’une ressource qui leur faisait cruellement défaut : des cadres compétents en planification, en gestion, avertis scrupuleux des normes. La structuration mise récemment dans la gestion de la chose locale, n’est pas pour lui faire mal, notamment en ce qui concerne le maniement des deniers communaux. Évidemment, toute restructuration n’est pas sans déranger des intérêts dus ou indus.  Aucun risque, par conséquent, que le séminaire gouvernemental projeté suite à la rencontre du chef de l’Etat avec les dirigeants locaux, s’embarasse des complaintes ou plaintes dépourvues de bon sens. Il y va du sort du développement local et de la démocratie à la base

Par   Paul AMOUSSOU, le 16 juin 2025 à 05h37 Durée 3 min.