L'éditorial de Paul AMOUSSOU: SOS Secrétaire exécutif

Chroniques

Remplacer un Secrétaire exécutif défaillant par un autre sur la liste. Tel est le principe général. Mais il y a des nuances dans les défaillances enregistrées jusqu’à présent. Du lot de ces soldats du développement local, car c’est leur postulat sans qu’il ne soit nécessaire de le préciser, il y a eu quelques brebis galeuses dont la démission, sous une forme ou une autre, est due à des écarts de conduite, antinomiques avec leur serment. Preuve que les systèmes les mieux élaborés sont tributaires de la nature humaine, aux méandres insondables !   

Ce qui interpelle, c’est le remplacement d’un Secrétaire exécutif qui démissionne, non pas parce qu’il est en faute et est contraint à une telle extrémité, mais parce qu’il n’en peut plus de la situation qu’il vit dans le cadre de ses fonctions. Situation intenable, et sans doute, qui amène à devoir jeter l’éponge. Mais quelle situation ? 

La puissance publique doit se déployer et y répondre, au risque de mettre à mal la réforme dont les Secrétaires exécutifs sont la charnière.

Lorsque les situations poussant à la démission sont de nature impersonnelle, il faut apporter autre réponse, au-delà d’un remplacement systématique. Et cela se justifie, comme l’ont prouvé à satiété les motivations de la démission de la Secrétaire exécutive de Toucoutouna, dernièrement. Il ne s’agit pas d’une défaillance en soi mais de contraintes exogènes. Et ce cas, est la face visible de l’iceberg. De nombreux Secrétaires exécutifs galèrent, du fait de maires vivant mal leur avènement ou de conseils communaux hostiles à leur exercice et qui leur mettent des bâtons dans les roues sous diverses formes. Prendre fonction, n’a d’ailleurs pas été chose facile pour certains Secrétaires exécutifs, qui ont été confrontés à des difficultés de toutes sortes y compris aux choses de l’ombre avec lesquelles il ne faut pas s’amuser dans le contexte béninois. Tel ce Secrétaire exécutif qui a dû affronter une horde d’abeilles qui se déployaient à sa vue dans les sillages de la commune où il est affecté, certains de ces soldats du développement local en ont vu de toutes les couleurs.

Evoluant pour la plupart dans des conditions matérielles de travail peu indiquées pour leur rang et indignes de la mission à eux dévolue, entre les menaces à peine voilées, les déclarations et actes d’hostilité, ils sont nombreux à avoir fait preuve de courage, d’abnégation et de conviction, pour tenir en poste et exercer. Quand certains ne marchent pas sur les œufs, d’autres sont amenés à « composer » 

avec leurs conseils communaux, afin de désamorcer toute velléité belliqueuse. Rien que pour cette résilience, ils méritent les reconnaissances de la République, qui gagnerait à être aux petits soins pour eux, à leur doper le moral, tant ils ne sont pas nombreux à s’enthousiasmer pour renouveler l’expérience.

Par   Paul AMOUSSOU, le 06 nov. 2023 à 07h09 Durée 2 min.

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