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SANS TINTAMARRE: Grogne à la Caf

Chroniques
SANS TINTAMARRE SANS TINTAMARRE

Le 12 mars dernier, la Confédération africaine de football (CAF), a tenu sa 14e Assemblée extraordinaire, au Caire, en Egypte. A l’occasion, le président sortant, Patrice Motsepe, à la fin de son premier mandat de quatre ans, se devait de le renouveler. Aussitôt dit, aussitôt fait. Unique candidat, du reste, à sa propre succession, le fortuné homme d’affaires passe comme une lettre à la poste. Comme l’avaient annoncé les médias. 

Par   Vincent METONNOU, le 19 mars 2025 à 18h47 Durée 3 min.
#SANS TINTAMARRE
Tout se déroule normalement. Aucun incident à signaler. Ok.
Seulement, malgré le parfait déroulement de l’Assemblée, sanctionné par la reconduction par acclamation du président sortant, Patrice Motsepe, la barque empruntée par le natif de Soweto ne navigue pas sur un fleuve tranquille. Bien au contraire, ça grogne. Et fort. 
Au pays de Roger Milla,loin d’adouber la reconduction de Motsepe, dont le bilan force l’admiration dans les milieux sportifs, africains ou mondiaux, cette reconduction déclenche peu l’enthousiasme des foules. 
Bien que l’actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), l’ancien Barcelonais Samuel Eto’o fils, ait été élu au comité exécutif de l’instance faîtière du foot africain. Fondamentalement, il est reproché à Patrice Motsepe d’avoir favorisé que la Caf devînt un simple appendice de la Fédération internationale de football association(Fifa). Pour cause. Depuis l’avènement du Sud-Africain à la tête de la Caf, tempêtent les détracteurs de Motsepe, la Caf est devenue une institution corvéable et malléable. Motsepe président de la Caf, aucun calendrier relatif aux compétitions statutaires de l’institution n’est respecté. Aucun. Tout se fait, tout se défait, en tenant compte du programme de la Fifa, maugréent les adversaires du nouveau président de la Caf. Lesquels en arrivent à regretter l’ancien président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou. Lui, de nationalité camerounaise. Comme par hasard. Ceci explique cela. Peut-être. Tant et si bien que durant tout le mandat - et quel mandat - de Issa Hayatou, il en était au huitième, jamais compétition statutaire de la Caf, programmée, n’a été repoussée, reportée. Face aux velléités des fois hégémonistes du puissantissime Sepp Joseph Blatter, Issa Hayatou affichait une volonté ferme. A ses yeux, point de confusion entre la Fifa et la Caf.  La Fifa, c’est la Fifa. Et la Caf reste la Caf. Avec le Camerounais, Joseph Blatter courbait l’échine, souvent en cas de litige entre les deux instances, la Fifa et la Caf. 
Depuis que Patrice Motsepe a pris les rênes de la Caf, l’institution a perdu de sa superbe, selon les dires des spécialistes du football africain. On murmure que désormais, le calendrier des compétitions statutaires à la Caf s’établit , non plus au Caire, en Egypte, siège de la Caf, mais à Zürich, en Suisse, siège de la Fifa, où Gianni Infantino dicte ses leçons de gestion du cuir rond à Motsepe. Lequel les boit goulûment. Sans broncher, ruminent les anti Motsepe. Ils estiment que ce dernier a beau montrer ses qualités de manager averti, endurci et confirmé du sport roi en Afrique, il manquerait, visiblement, de personnalité, de charisme devant l’homme au crâne rasé de la Fifa, Gianni Infantino, pour ne pas le nommer. Du coup, des noms fuitent déjà quant à la succession de Motsepe à la tête de la Caf. Et parmi les noms les plus cités, un certain... Samuel Eto’o fils. Eh oui! Certes, l’ancien avant-centre de Barcelone n’a manifesté aucune ambition allant dans ce sens. Du moins, pour le moment. Certes, le nouvel élu au comité exécutif de la Caf a fait allégeance au Sud-Africain, avec lequel il promet de travailler en toute sincérité, au mieux des intérêts du football africain. Tout ceci paraît bien beau. Mais qui a sondé le coeur du président de la Fecafoot pour y déceler exactement les sentiments du remuant dirigeant sportif camerounais ?
Une nouvelle élection à la Caf, c’est dans quatre ans. Patrice Motsepe, ancien nouvel élu au poste, boudera -t- il le fauteuil en 2029? Rien n’est moins sûr. Son prédécesseur est resté jusqu’en 2022, après son intronisation en 1988. Soit plus de trente ans de règne.  Si Eto’o nourrit le rêve de prendre la place de Motsepe à la tête de la Caf, il devra attendre. Patienter. Encore jusqu’en 2033 au moins. Année d’échéance du troisième mandat de Patrice Motsepe. Eto’o ferme 45 ans. Juste. Il a encore le temps de mûrir.
Davantage.