La Nation Bénin...
Le
Bénin se distingue par son procédé naturel ancestral de fabrication du tissu
teint à l’indigo. Une particularité de la structure Couleur indigo qui s’est
engagée depuis peu dans un processus de labellisation. Objectif, promouvoir le
tissu teint à l’indigo mais aussi le Made in Benin, comme le souhaite le
gouvernement.
L’atelier
organisé en fin de semaine dernière pour réfléchir aux contours et exigences de
la labellisation de Elu’vo, le tissu teint à l’indigo par le procédé naturel
ancestral, a réuni différents experts concernés par la question, des
représentants des ministères et autres acteurs concernés par le sujet.
Ministère d’Industrie et du Commerce, Chambre de Commerce et d’Industrie,
Agence nationale de normalisation et de métrologie, Chambre des métiers de
l’artisanat, Fonds du développement de l’artisanat, Agence de développement des
petites et moyennes entreprises, Association des consommateurs, Sèmè-City,
Laboratorio arts contemporains et autres ont été amenés à examiner les aspects
abordés par « le Référentiel et plan de contrôle du Label Elu’vo » en vue de
s’entendre sur une feuille de route pour l’opérationnalisation du processus.
Cette démarche participe de la volonté du gouvernement de promouvoir le génie
créateur béninois sur tous les plans et de travailler à donner de la visibilité
aux créateurs du pays, peu importe leurs domaines d’activité. Sortir le Made in
Benin de sa zone de confort et lui donner les garanties pour être compétitif
sur tous les marchés (régionaux et internationaux), c’est le challenge à peine
voilé derrière cette ambition. Toutes choses qui passent par des procédés dont
celui de la labellisation pour laquelle, Couleur indigo, structure promotrice
de la marque Elu’vo, vient de s’engager. Cette structure, faut-il le rappeler,
a vu le jour depuis 2007 pour promouvoir le tissu teint à l’indigo selon le
procédé naturel ancestral. Pour mener à bien ses activités, elle s’appuie sur
quatre entités distinctes dont la production et la commercialisation de Elu’vo,
sa propre marque de tissu indigo.
Elle
ne se contente pas de travailler à cela. Elle s’est imposé une vocation
socioculturelle et emploie à hauteur de 20 % de son effectif, des personnes
vivant avec un handicap. A Ouidah où elle s’est implantée depuis décembre 2020,
avec une galerie d’art baptisée «Indigo home», la structure passe en mode
écoresponsable. Elle opte pour les teintures végétales avec des composantes
naturelles. Aussi, veille-t-elle à l’utilisation rationnelle des ressources
naturelles. « Le respect qu’elle a de l’environnement la porte, par ailleurs,
au recyclage systématique des résidus de production (déchets textiles, eaux
usées) », assurent ses responsables. Depuis sa création, elle s’emploie à
vulgariser les savoir-faire liés à l’indigo tout en œuvrant de manière
significative pour sa protection et sa préservation en tant que patrimoine
historique, culturel et artistique. « Cette reconnaissance impose naturellement
et logiquement une structuration du savoir-faire, de la méthodologie, de la
discipline, des codes et règles de conduite, une organisation, une expertise,
des exigences, des contrôles, bref une démarche qualité ». Toute la raison d’être
de cet atelier appelé à dégager une feuille de route pour l’opérationnalisation
du processus. Après quoi, viendra l’adoption du contenu pour entériner les
étapes et conditions à valider pour se prévaloir dudit label. Le tissu teint à
l’indigo prend de plus en plus une place de choix dans le vestimentaire local.
Il passe pour toutes les cérémonies et s’accommode de toutes les tendances. Les
créateurs locaux y mettent une touche de génie pour en faire un look de toutes
les circonstances, des petites sorties jusqu’aux manifestations officielles