Grand prix littéraire du Bénin: Les gagnants de la sixième édition dévoilés

Le Grand prix littéraire du Benin (Gplb), compétition nationale annuelle qui sacre les œuvres littéraires écrites en français par des auteurs de nationalité béninoise, est porté par le ministère en charge de la Culture et mis en œuvre par l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac). Pour cette sixième édition, Fousséni Tanko Bana-Korodji remporte le prix Jean Pliya de la fiction littéraire pour son ouvrage « Confluence ». L’œuvre met en lumière Maïda. Cette héroïne de l'ouvrage, en quête de maternité, ne s’en sortait pas après quatre mariages successifs. Elle entreprit donc de s’essayer aux rumeurs selon lesquelles certaines femmes, en s’approchant des fous ont eu la chance d'enfanter. Dans les rues de Cotonou, elle part à la recherche de son fou, le retrouve et le sollicite pour la copulation, histoire d’avoir enfin un enfant. Mais le malade mental va décliner son offre, arguant de vouloir tenir à sa pureté. Maïda n’en croit pas ses yeux, autant qu’elle ne supporte pas l’affront. La suite de cette histoire à lire dans l’œuvre de Fousséni Tanko lui vaut en tout cas le Gplb. Il empoche ainsi cinq millions de F Cfa.

Le prix Paul Hazoumè de l’essai décerné à des ouvrages d’anthropologie, de sociologie, de philosophie, de psychopédagogie et d’histoire, reconnus pour leur étude scientifique portant sur les sociétés africaines, tant par leur méthodologie rigoureuse que par la richesse de leur contenu, d’une valeur d’un million de francs Cfa, est allé à Patrick Effibolè pour son ouvrage « Politique culturelle au Bénin ». Le journaliste Jacques Laleye remporte pour sa part le prix Jérôme Carlos de la critique littéraire. Cet autre prix, d’une valeur d’un million récompense le journaliste ou le chroniqueur (blogueur, youtubeur) qui a le plus contribué à la promotion de la littérature béninoise dans les médias. Les éditions Dagan repartent avec le prix de l'Éditeur et les trois millions de F Cfa qui l’accompagnent.

Le Gplb et les prix y liés se proposent entre autres de mettre en valeur la diversité et vivacité de la création littéraire nationale, faire découvrir et promouvoir les écrivains béninois et leurs œuvres, encourager le professionnalisme chez les éditeurs nationaux et les critiques littéraires, encourager et promouvoir la production d’essais, déceler, stimuler et valoriser les jeunes talents de la chaîne du livre et aussi favoriser le positionnement de notre pays sur la scène littéraire africaine et mondiale. «Nous avons besoin qu'il y ait suffisamment de matières premières pour alimenter toute l'industrie. S'il n'y a pas de création littéraire, il ne saurait y avoir de la chaîne du livre », a expliqué à l’occasion de la cérémonie de délibération, William Codjo, directeur de l’Adac. Pour l'instant, explique-t-il, « nous assistons à beaucoup de publications à compte d'auteurs, ce qui fait que les éditeurs sont très peu sollicités pour pouvoir jouer le rôle qui leur revient ». Ce que souhaite l’Adac, c’est de voir les maisons d’édition se repositionner au cœur du dispositif pour les amener à jouer pleinement leur rôle.